Kim menace à nouveau d'"anéantir" la Corée du Sud, son "principal ennemi"

12:0310/01/2024, mercredi
MAJ: 10/01/2024, mercredi
AFP
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un (C) inspectant une grande usine de munitions pour en savoir plus sur la production d'armes et d'équipements dans un endroit non divulgué en Corée du Nord, le 10 janvier 2024.
Crédit Photo : STR / KCNA VIA KNS / AFP
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un (C) inspectant une grande usine de munitions pour en savoir plus sur la production d'armes et d'équipements dans un endroit non divulgué en Corée du Nord, le 10 janvier 2024.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a appelé à une dissuasion nucléaire renforcée et a répété qu'il n'hésiterait pas à "anéantir" la Corée du Sud, le "principal ennemi" du pays, a rapporté un média d'État mercredi.

M. Kim, accompagné de hauts responsables du parti et de l'armée, a visité lundi et mardi plusieurs usines de munitions. Il a déclaré à cette occasion que la priorité de Pyongyang doit être de
"renforcer les capacités militaires d'autodéfense et la dissuasion nucléaire en premier lieu"
, d'après l'agence officielle KCNA.

Des images diffusées par les médias d'État montrent le leader nord-coréen vêtu d'une longue veste en cuir noir debout devant ce que les analystes ont considéré être des lanceurs de missiles balistiques à courte portée, censés être à capacité nucléaire. M. Kim, qualifiant la Corée du Sud de
"notre principal ennemi"
a déclaré:

Le moment historique est enfin venu où nous devrions définir (la Corée du Sud) comme l'État le plus hostile à la (Corée du Nord).

La Corée du Nord ne déclenchera pas
"unilatéralement"
un conflit, a dit le numéro un nord-coréen selon KCNA, mais n'a
"pas non plus l'intention d'éviter une guerre"
.

Ces déclarations font suite à de récents exercices d'artillerie à munitions réelles par l'armée nord-coréenne près de la frontière maritime contestée, qui ont donné lieu à des ordres d'évacuation et des contre-exercices.


Les deux Corées sont toujours techniquement en guerre depuis la fin du conflit en 1953 qui s'est conclu sur un armistice et non un traité de paix. Depuis plus de 70 ans, la péninsule connaît une alternance de périodes d'aggravation des tensions et de relative détente.

Leurs relations sont actuellement au plus bas depuis des décennies.


"Mode ultra-agressif"


Les manœuvres débutées vendredi représentent l'une des plus importantes escalades des tensions entre les deux parties depuis 2010, lorsque Pyongyang avait bombardé l'île de Yeonpyeong, faisant quatre morts.

"Si la (Corée du Sud) ose tenter d'utiliser (ses) forces armées contre la (Corée du Nord) ou de menacer sa souveraineté et sa sécurité (...) nous n'aurons aucune hésitation à anéantir la (Corée du Sud) en mobilisant tous les moyens et les forces"
en notre possession, a prévenu M. Kim d'après l'agence officielle.

Ces commentaires marquent un changement dans la politique nord-coréenne et laissent présager que Pyongyang adoptera à l'avenir une
"position beaucoup plus dure"
à l'égard de Séoul, a déclaré à l'AFP Hong Min, de l'Institut coréen pour l'unification nationale. Il a ajouté:

C'est la première fois que le Nord qualifie le Sud d'-ennemi principal-, ce qui signifie que l'approche de la Corée du Nord à l'égard de Séoul évolue vers un mode ultra-agressif.

L'an dernier, la Corée du Nord a inscrit son statut de puissance nucléaire dans sa Constitution et a tiré plusieurs missiles balistiques intercontinentaux, en violation des résolutions de l'ONU.


Les États-Unis, la Corée du Sud ou encore le Japon accusent Pyongyang de violer des sanctions internationales en faisant acheminer des missiles vers la Russie, en guerre avec l'Ukraine.

La Corée du Nord a réussi à mettre en orbite un satellite espion à la fin de l'année dernière, après avoir reçu, selon Séoul, l'aide de la Russie en échange de transferts d'armes.


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