La Chine mène lundi des exercices à tirs réels dans le détroit de Taïwan pour simuler un "bouclage" de l'île, tandis que les États-Unis, qui ont appelé à la "retenue", ont déployé un destroyer dans des eaux revendiquées par Pékin.
Les manoeuvres chinoises, démarrées samedi pour trois jours, visent à protester contre la rencontre, mercredi dernier, de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen avec le président de la Chambre américaine des représentants, Kevin McCarthy.
Durant le weekend, des avions de chasse et des navires de guerre avaient simulé des bombardements ciblés contre l'île, dans le cadre de cette opération baptisée "Joint Sword" et dénoncée par Taïwan.
"Intrusion"
Dans une autre vidéo, accompagnée d'une musique dramatique, le coup de sifflet d'un officier fait courir le personnel militaire en position, tandis qu'un barrage simulé sur Taïwan apparaît à l'écran.
Si une guerre arrive, maintenant que leurs missiles sont si avancés, nous n'avons aucune chance de résister, on sera écrasés.
"Avertissement"
La Chine voit avec mécontentement le rapprochement ces dernières années entre les autorités taïwanaises et les États-Unis qui, malgré l'absence de relations officielles, fournissent à l'île un soutien militaire substantiel.
Les exercices à tirs réels de lundi se tiennent dans le détroit de Taïwan à proximité des côtes du Fujian (est), la province qui fait face à l'île, selon les autorités maritimes chinoises locales. Elle est située à 80 kilomètres au sud de l'archipel de Matsu et à 190 kilomètres de Taipei.
Selon la même source, ils seront menés entre 07H00 (23H00 GMT dimanche) et 20H00 (12H00 GMT lundi), autour de Pingtan, une île qui constitue le point le plus proche entre la Chine et Taïwan.
Tôt lundi, une équipe de l'AFP sur place à Pingtan ne constatait pas d'activité militaire accrue. Un petit nombre de bateaux de pêche et de navires de transport étaient visibles depuis la côte, mais les navires plus lointains n'étaient pas identifiables à l'oeil nu.
Le dernier déploiement important autour de l'île avait eu lieu en août dernier: la Chine avait engagé des manoeuvres militaires sans précédent autour de Taïwan et tiré des missiles en réponse à une visite sur l'île de la démocrate Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre.