La France dévoile un plan pour restaurer "l'autorité"

17:5118/04/2024, jeudi
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Le Premier ministre de France, Gabriel Attal.
Crédit Photo : BERTRAND GUAY / AFP
Le Premier ministre de France, Gabriel Attal.

Le Premier ministre français, Gabriel Attal, a dévoilé, mercredi depuis Viry-Chatillon (région parisienne) où il était en déplacement, un vaste plan visant à restaurer "l'autorité" et lutter contre la violence des jeunes.

"Nous avons besoin d'un vrai sursaut d'autorité. Comment accepter cette spirale, ce déferlement, cette addiction d'une partie de nos adolescents à la violence ?"
, a-t-il questionné avant de décliner un plan sur plusieurs axes dont l'école, les réseaux sociaux et la sanction.

Annonçant
"un travail collectif de huit semaines",
le chef du gouvernement a fait savoir qu'il envisage de
"responsabiliser les parents démissionnaires"
en mettant en place des travaux d'intérêt général ou les obligeant à financer les dégâts provoqués par leurs enfants, y compris le parent qui aurait quitté le domicile.

Tous les collégiens seront scolarisés tous les jours de la semaine, entre 8h et 18h, à commencer par les quartiers prioritaires et les réseaux d'éducation prioritaires. À 12 ans ou 13 ans, on n'a rien à faire dans la rue la journée.

"La place est à l'école, à travailler et à apprendre"
, a poursuivi Gabriel Attal, ouvrant la voie à une obligation de présence à l'école sur une très large amplitude horaire.

Le gouvernement veut, par ailleurs, orienter les élèves les plus perturbateurs vers des internats afin de les extraire de leur milieu social et s'est dit favorable à la mention de leur comportement dans leur dossier scolaire, y compris sur Parcoursup.

S'agissant du volet pénal des éventuelles sanctions, Gabriel Attal souhaite que certains élèves agitateurs, assistent à des audiences de comparutions immédiates, et indique que la circulaire actant l'entrée en vigueur des travaux d'intérêt éducatif sera signée dans les prochains jours et effective dès la rentrée des vacances de printemps.


Le Premier ministre annonce encore que
"pour certains délits, si un jeune reconnaît les faits et accepte la sanction, il sera désormais possible de mettre en œuvre (une mesure de composition pénale) sans attendre un procès"
dès l'âge de 13 ans.

Sur cette question relative à la justice, le locataire de Matignon s'est dit ouvert à une réflexion sur l'évolution de l'excuse de minorité.


L'Exécutif entend également s'attaquer aux réseaux sociaux en faisant en sorte qu'une majorité numérique à 15 ans soit mise en œuvre de manière effective.

Gabriel Attal a enfin abordé la problématique de la lutte contre la drogue et celle du "
séparatisme islamiste".

"L'école, c'est aussi le creuset de la République. Elle subit elle aussi, de plein fouet, les conséquences du repli identitaire. Aujourd'hui soyons Francs, le plus souvent les troubles ou violences dont nous entendons parler à l'école ont un sous-texte identitaire ou religieux"
, a-t-il assuré. Et de poursuivre:

Nous allons renforcer les équipes 'valeurs de la République' qui permettent d'orienter et conseiller les professeurs, chefs d'établissements confrontés à des difficultés.

"Nous effectuerons des signalements systématiques au procureur, des articles 40, en cas d'atteinte grave aux valeurs de la République".

Pour rappel, Gabriel Attal s'exprimait alors que la France a connu, ces dernières semaines, plusieurs drames liés à la violence chez les jeunes, dont l'agression violente de Samara, 15 ans, à Montpellier, ou encore le meurtre de Shemseddine, 14 ans, à Viry-Châtillon.

En conseil des ministres, mercredi, le président Emmanuel Macron a demandé à son chef de gouvernement, de plancher sur la problématique afin de trouver des solutions à la violence qui fait plonger les jeunes dans la délinquance juvénile.


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