L’incidence de la guerre russo-ukrainienne sur la Tunisie est estimée à une variation du taux de croissance de - 2,5% et de -2,2%, respectivement en 2022 et 2023, par rapport à une situation sans guerre, indique une étude réalisée par l'ONU Habitat et le bureau régional Afrique du nord de la Commission économique pour l'Afrique des Nations Unies.
Les résultats de cette étude ont été présentés lors d’un atelier organisé ce jeudi à Tunis par le bureau Maghreb de l'ONU Habitat et le bureau régional Afrique du nord de la Commission économique pour l'Afrique des Nations Unies, en partenariat avec le Bureau du Coordonnateur résident des Nations Unies en Tunisie, sur le thème: "Débusquer les effets de la guerre russo-ukrainienne : Comment anticiper et se préparer aux retombées de la guerre russo-ukrainienne sur la sécurité alimentaire en Tunisie ?".
Les autres inactifs perdraient près de 0,3% de leur bien-être (900 000 travailleurs occupent des emplois informels en 2020), précise la même source. Pour atténuer les impacts de la guerre sur la croissance, le budget et les ménages, l'Etat devrait agir sur quatre grands axes, préconise l’économiste.
Le premier axe consiste en la maîtrise de l'inflation, à travers notamment l'amélioration du climat des affaires (suppression des autorisations, transparence fiscale, etc.), la relance des exportations pour réduire de manière significative le déficit de la balance commerciale et l'indexation des salaires sur la productivité.
Le deuxième axe concerne la mise en place d'une nouvelle politique céréalière participative selon une perspective de sécurité alimentaire, de productivité et de résilience. Il s’agit concrètement de réexaminer les pratiques de gouvernance de la filière céréalière selon une approche participative ; soutenir les producteurs agricoles ; réhabiliter la petite exploitation céréalière (PEC) ; réduire la dépendance de la Tunisie en blé tendre de 93% à 40% d'ici 2030 ; de revoir les mécanismes liés à la fixation des prix des céréales et des autres produits alimentaires, ainsi que le développement de la recherche et de l'innovation.
Le troisième axe a trait à la garantie d'une sécurité énergétique maîtrisée. Il est question de réduire le taux de dépendance énergétique du pays à 35% en 2035, en maîtrisant la demande au niveau de tous les secteurs d'activité, à travers une suppression progressive de la subvention énergétique.
Haddar a recommandé en ce sens de mettre en valeur toutes les ressources naturelles de la Tunisie (fossiles, renouvelables, conventionnelles et non conventionnelles) et d’encourager les investissements privés conséquents.
Il est primordial également d'appliquer les principes de la bonne gouvernance par les institutions et les entreprises publiques, d'assurer la protection des infrastructures vitales, de constituer un stock stratégique et de sécurité, et d'anticiper les changements et les mutations dans la région et dans le monde.
La révision du système de subventions représente le quatrième axe. Il s'agit de mettre en place des programmes pour aider les entreprises et les ménages à investir dans l’efficience énergétique et l'autoproduction de l'énergie renouvelable et de réduire l'impact de la réforme sur les populations pauvres et vulnérables (tarifs stables pour l'électricité et le gaz réservés à ces populations).