
Vue générale d'une route dans le quartier de Bilongue, à Douala, le 31 octobre 2025. Plusieurs villes du Cameroun ont été secouées par des manifestations sporadiques et limitées – quelques centaines de jeunes tout au plus jusqu'à présent – depuis l'annonce des résultats des élections.
L'appel à contester la réélection du président camerounais Paul Biya, 92 ans, par une opération "villes mortes" lancé par le principal candidat d'opposition a été bien suivi mardi à Douala, mais pas à Yaoundé la capitale, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Issa Tchiroma, déjà à l'initiative de manifestations post-électorales pendant lesquelles au moins quatre personnes sont décédées à Douala selon le gouverneur régional, avait appelé les Camerounais à rester chez eux pour contester le huitième mandat que M. Biya s'apprête à entamer et
"témoigner de leur mécontentement".
"Je demande à tous les Camerounais, où qu'ils se trouvent, de rester à la maison pendant trois jours. Ces villes mortes participent de la résistance"
, avait-il appelé dans une vidéo postée dans la nuit de dimanche à lundi sur son compte Facebook.
À Douala, la capitale économique, il a été largement suivi. Les rues étaient moins fréquentées que d'ordinaire, des commerces fermés ainsi que les écoles, a constaté un journaliste de l'AFP.
Suivi à Garoua
Suivi à Garoua
Cédric, 29 ans vendeur de pièces détachées de téléphone, est l'un des rares commerçants à avoir ouvert son magasin. Il gagne sa vie au jour le jour et ne peut se permettre de ne pas travailler :
"J'ai une famille à nourrir, j'ai des responsabilités",
dit-il à l'AFP.
A Garoua, une ville dans la région Grand Nord, l'opération était également suivie, les rues peu passantes et les boutiques closes, parfois dans la crainte de représailles, a confié un commerçant sous couvert d'anonymat:
"J'ai peur qu'on vienne brûler ma boutique. Ne pas ouvrir ne veut pas forcément dire qu'on soutient cela, mais il y a un danger, une incertitude sur notre activité".
À Yaoundé, en revanche, la vie a repris son cours: commerces ouverts, enfants à l'école et employés au travail.
Appels à l'insurrection
Appels à l'insurrection
Le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, a dénoncé dimanche lors d'une conférence de presse
"les appels à l'insurrection, aux villes mortes ou à la désobéissance civile, qui sont de nature à mettre en péril la vie de la nation, la paix sociale et le développement économique"
.
Il a également rejeté les accusations de répression violente, affirmant qu'
"il n'y a pas eu d'usage disproportionné de la force publique".
La prestation de serment de Paul Biya, à la tête du pays depuis 1982 et plus vieux chef d'Etat en exercice, doit avoir lieu d'ici au 10 novembre selon le code électoral et pour le gouvernement,
"l'élection présidentielle relève désormais du passé".
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