Présidentielle au Cameroun: Paul Biya, réélu

La rédaction
11:0728/10/2025, mardi
Yeni Şafak

À 92 ans, Paul Biya a été proclamé vainqueur de l'élection présidentielle au Cameroun avec 53,66 % des suffrages, selon les résultats officiels annoncés ce lundi entre 11h et 12h, heure locale, par le Conseil constitutionnel. C'est la huitième victoire consécutive du chef de l’État, au pouvoir depuis 1982. Un scrutin largement contesté par l’opposition et la société civile.

"Est ainsi proclamé élu président de la République, comme ayant obtenu la majorité des suffrages exprimés, le candidat Biya Paul. Biya Paul : 2 474 179 voix, soit 53,66 %"
, a solennellement annoncé Clément Atangana, président du Conseil constitutionnel, ce lundi midi.

Les applaudissements ont accompagné la lecture des résultats définitifs du scrutin du 12 octobre dernier, tandis qu’à l’extérieur, c’est la résignation et l’inquiétude, sur fond d’indifférence, qui dominaient.


Pour le RDPC, cette victoire confirme la stabilité et la continuité du pouvoir. Justine Ndiffo, présidente du conseil d’administration de l’ART (Agence de régulation des télécommunications), a d’ailleurs insisté sur le caractère
"pacifique"
et
"démocratique"
de ce scrutin, malgré les critiques sur la transparence et les tensions observées dans certaines régions du pays :

"Félicitations, monsieur le président. Félicitations à notre patriarche. Plus de peur que de mal. La démocratie a parlé. Nous avons gagné dans six régions sur dix. Par la grâce de Dieu, le président est un enfant de Dieu, et c’est Dieu qui établit les rois."

Par la voix de son ministre délégué auprès du ministre de la Justice, Jean De Dieu Momo, le gouvernement assure également que la proclamation de ces résultats s’est déroulée dans le strict respect de la loi. Cependant, plusieurs observateurs et ONG dénoncent des irrégularités, notamment dans les régions anglophones et dans certaines zones du pays:


"Nous avons tous suivi cette proclamation du Conseil constitutionnel et nous avons vu que chacun a gagné là où il s’est déployé. Et je pense que ça a été tout à fait transparent. Je suis très contente que, finalement, la justice triomphe sur les forces obscurantistes."

Fait notable de cette présidentielle: deux anciens ministres de Paul Biya, Issa Tchiroma Bakary et Bello Bouba Maïgari, figuraient parmi les candidats de l’opposition. Leur participation a symbolisé une ouverture apparente de la scène politique, même si le président sortant est resté largement en tête:


"Nous sommes humbles dans notre satisfaction, mais nous sommes aussi reconnaissants et respectueux. Nous avons gagné par 2,4 millions de votes, 53 % des voix. Mais nous respectons aussi les autres, qui ont aussi contribué"
, explique Elvis Ngole Ngole, militant du RDPC.

Mais au-delà des critiques, le Cameroun demeure attaché à sa quête de stabilité et d’unité. Et dans un contexte régional souvent incertain, beaucoup espèrent que ce nouveau mandat sera l’occasion de consolider la paix, d’apaiser les tensions et de redonner confiance à une jeunesse pleine de potentiel.


Le Cameroun, fidèle à lui-même, avance donc lentement, mais sûrement, quant à ses aspirations démocratiques.


par
Franck Péraise Mballa

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