Le Kenya ouvre des réunions publiques sur des accusations contre des troupes britanniques

14:5628/05/2024, Salı
AFP
Le président kenyan William Ruto (C) prononce le discours sur l'état de la nation au Parlement kenyan à Nairobi, le 9 novembre 2023.
Crédit Photo : LUIS TATO / AFP (Archive)
Le président kenyan William Ruto (C) prononce le discours sur l'état de la nation au Parlement kenyan à Nairobi, le 9 novembre 2023.

Le Parlement kényan doit ouvrir mardi une série de réunions publiques sur des accusations de violations des droits humains et d'abus de pouvoir contre les militaires britanniques, positionnés dans le centre du pays depuis des décennies.

La présence de l'Unité de formation de l'armée britannique au Kenya (BATUK), basée à Nanyuki, à environ 200 kilomètres au nord de la capitale Nairobi, constitue une source de revenus non négligeable pour l'économie locale mais elle est également au cœur de nombreuses controverses, allant jusqu'à des accusations de viol ou de meurtre.


Le cas le plus connu est celui d'Agnes Wanjiru, une Kényane âgée de 21 ans dont le corps a été retrouvé en 2012 dans une fosse septique à Nanyuki après avoir été vue vivante pour la dernière fois avec un soldat britannique. La famille a porté plainte contre la BATUK et des responsables policiers et politiques kényans.


En 2021, après des années d'atermoiements, la police kényane a annoncé relancer l'enquête après des révélations du Sunday Times. Selon l'hebdomadaire britannique, citant plusieurs témoignages de militaires, le soldat avait le soir même avoué à ses camarades avoir tué Mme Wanjiru et le meurtre aurait été dénoncé à la hiérarchie militaire, sans suite.


Une nouvelle audience devant un tribunal a été fixée au 10 juillet.


En 2003, l'ONG Amnesty International affirmait avoir répertorié 650 accusations de viols contre des soldats britanniques entre 1965 et 2001, dénonçant des
"décennies d'impunité".

Ces réunions publiques, organisées dans le cadre d'une enquête parlementaire sur
"le comportement de la BATUK"
, sont prévues de mardi à jeudi dans quatre localités situées à proximité de la base britannique.

Elles ont pour vocation d'examiner des
"allégations de violations des droits humains, notamment de mauvais traitements, de torture, de détention illégale et de meurtres"
, ainsi que
"des violations présumées de l'éthique (...), notamment la corruption, la fraude, la discrimination, l'abus de pouvoir"
, a indiqué le Parlement.

Ces accusations ont été source de différends entre l'ancienne puissance coloniale britannique et le Kenya, indépendant depuis 1963. Londres conteste notamment la compétence de la justice kényane sur les soldats britanniques qui enfreignent la loi locale.

Interrogé par l'AFP sur ces réunions publiques, un porte-parole du Haut-Commissariat britannique a souligné la volonté de
"coopération"
de l'ambassade et de la BATUK.

"Le partenariat de défense entre le Royaume-Uni et le Kenya est l'une des principales forces de notre relation et nos opérations et formations communes (...) assurent à la fois la sécurité des Kényans et des Britanniques"
, a-t-il ajouté.

À lire également:



#diplomatie
#armée
#politique
#crime
#Kenya
#homicide
#GB