
Malgré ses ressources pétrolières, le Niger traverse une grave pénurie d’essence depuis début mars, affectant des millions d’habitants et paralysant l’activité dans la capitale Niamey.
Un marché noir asséché et une demande en forte hausse
Jusqu’ici, une partie du carburant consommé au Niger provenait du marché noir, alimenté en essence frauduleuse depuis le Nigeria voisin. Mais en 2023, Abuja a supprimé les subventions à l’essence, entraînant un triplement des prix et une forte réduction des exportations illégales vers le Niger.
Une production nationale insuffisante
Pour compenser, la Sonidep importe depuis un an du carburant nigérian, et possède un stock d’essence au port de Lomé (Togo). Son acheminement vers Niamey nécessitera des escortes militaires, en raison de l'insécurité dans l'est du Burkina Faso.
Un contexte politique et économique tendu
Le Niger exporte son pétrole brut via un oléoduc reliant Agadem (nord-est) au port béninois de Sèmè-Kpodji. Toutefois, un désaccord diplomatique entre la junte nigérienne et le Bénin a bloqué ces exportations pendant plusieurs mois.
Dans l’attente d’une solution, les Nigériens subissent de plein fouet une pénurie sans précédent, qui perturbe l’économie et les transports dans tout le pays.