Le Sénégal retient son souffle après 48 heures de manifestations

17:553/06/2023, samedi
MAJ: 3/06/2023, samedi
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Crédit photo: Seyllou / AFP
Crédit photo: Seyllou / AFP

Après 48 heures d’intenses manifestations de rue faisant suite à la condamnation jeudi de l’opposant Ousmane Sonko, le Sénégal demeure plongé dans l'incertitude.

Les manifestations ayant éclaté dans plusieurs localités du pays et s’étant poursuivies vendredi ont causé des pertes en vie humaine et des dégâts matériels.


Faisant le point jeudi soir, le ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome avait fait état de neuf morts enregistrés lors des manifestations de la journée.

Il avait par ailleurs confirmé les restrictions faites par l’Etat sur internet pour prévenir
"la diffusion de messages subversifs et haineux"
à travers les réseaux sociaux.

En dépit de ces mesures, les affrontements entre forces de l'ordre et manifestants se sont poursuivis vendredi.


Dans un communiqué publié vendredi à la mi-journée, le parti de Sonko, Patriotes africains du Sénégal pour le travail l’éthique et la fraternité (Pastef) avait appelé ses sympathisants à maintenir
"la résistance constitutionnelle" dans
la rue.

D'intensité faible en début de journée, les heurts se sont ainsi accentués au fil des heures dans beaucoup de localités du pays.

Comme ce fût le cas jeudi, Dakar et sa banlieue et la commune de Ziguinchor (Sud) dont Sonko est le maire, ont été les foyers où la tension a été la plus importante.


"Au moins 4 autre morts"
, ont été enregistrés lors des heurts de vendredi, a rapporté le quotidien privé
"Les Echos’’, dans son édition de samedi.

‘’La Tribune’’ a évoqué le même bilan alors que
"Libération"
rapporte qu'
"au moins 7 morts enregistrés entre Dakar, Ziguinchor et Cap Skirring".

L’état déploie l’armée pour sécuriser des lieux stratégiques


L’ampleur des dégâts a conduit le gouvernement à déployer l’armée nationale dans certaines zones du pays. Des détachements militaires importants avec des blindés ont été ainsi positionnés vendredi en début d'après-midi à la place de l'indépendance de Dakar ainsi qu’à Ouakam dans la périphérie dakaroise, entre autres endroits.


"C’est un positionnement normal en cas de trouble. Le reste c’est le travail de la police et de la gendarmerie. Ces deux forces sont aguerries et professionnelles et feront leur travail comme il faut",
a indiqué Maham Kâ, porte-parole du ministre de l’intérieur dans une déclaration aux médias.

Accusé de viol et menace de mort suite à une plainte déposée en février 2021 par une employé d’un salon de beauté, Sonko a été finalement condamné jeudi à deux ans de prison ferme pour le délit de corruption de la jeunesse. Le tribunal ayant disqualifié les faits de viol et menace de mort.

Un verdict qui écarte le leader de Pastef de la course à la présidentielle de février 2024.


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