Le ministère soudanais des Affaires étrangères, loyal à l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, a annoncé mardi "geler" ses relations avec l'IGAD, le bloc régional d'Afrique de l'Est, accusé de "violer la souveraineté du Soudan".
Depuis le 15 avril, l'armée et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdane Daglo sont en guerre pour le pouvoir au Soudan. Ce conflit a fait plus de 13.000 morts, selon une estimation de l'ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled).
Le patron des FSR, rival du général Burhane, a multiplié ces dernières semaines les déplacements en Afrique, et il avait été invité par l'IGAD à une rencontre jeudi à Kampala, en Ouganda.
Les efforts diplomatiques pour des négociations de paix, notamment des Etats-Unis, de l'Arabie saoudite et, plus récemment de l'Igad, ont jusque-là échoué.
Les généraux Burhane et Daglo s'étaient auparavant alliés pour mener un putsch et évincer, en octobre 2021, les civils du pouvoir, mettant fin à deux années de transition démocratique.
Sur le terrain, les FSR semblent toutefois gagner de nouveaux territoires face à une faible résistance de l'armée. Elles contrôlent désormais les rues de Khartoum, la quasi-totalité de la vaste région occidentale du Darfour et ont pénétré dans l'Etat d'al-Jazira, dans le centre-est du pays.