Le général soudanais Abdel Fattah al-Burhan, président du Conseil militaire de transition, et le président kenyan William Ruto.
Le gouvernement soudanais a rappelé jeudi son ambassadeur au Kenya pour protester contre l'accueil, à Nairobi, de réunions préparatoires des paramilitaires, en guerre contre l'armée nationale depuis bientôt deux ans, en vue de proclamer un gouvernement parallèle.
Le ministère des Affaires étrangères a rappelé son représentant
"pour des consultations en protestation contre le fait que le Kenya accueille les réunions de la milice rebelle et de ses alliés, dans un nouveau geste hostile contre le Soudan"
, a rapporté l'agence de presse officielle Suna.
Lors d'un événement très médiatisé tenu cette semaine à Nairobi, les Forces de soutien rapide (FSR) ont annoncé leur intention de signer une charte fondatrice qui conduirait à la création d'un "gouvernement de paix et d'unité" au Soudan.
Khartoum avait déjà dénoncé une
et une
"violation de sa souveraineté"
.
Une source proche des organisateurs a indiqué à l'AFP que la signature de la charte, initialement prévue mardi, avait été reportée à vendredi.
Depuis avril 2023, le conflit entre l'armée et les paramilitaires des FSR a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé plus de 12 millions de personnes et entraîné une catastrophe humanitaire majeure.
L'armée contrôle l'est et le nord du pays, tandis que les FSR dominent presque tout le Darfour (ouest) -une région de la taille de la France qui abrite un quart des 50 millions d'habitants du Soudan- ainsi que certaines zones du sud du pays. Ces dernières semaines, l'armée a repris plusieurs villes stratégiques et quasiment toute la capitale Khartoum.
La démarche politique des FSR vise à renforcer leur contrôle sur le Darfour, entraînant de facto une division du pays.
Elle pourrait accroître la "
du pays et
, a mis en garde mercredi le porte-parole du secrétaire général de l'ONU.
La Ligue arabe a condamné jeudi
"toute mesure susceptible de porter atteinte à l'unité du Soudan ou de l'exposer au risque de la division ou la fragmentation"
.
Le ministère kényan des Affaires étrangères s'est défendu mercredi, affirmant que l'organisation de cet événement était
"compatible avec le rôle du Kenya dans les négociations de paix, qui l'oblige à offrir des plateformes impartiales aux parties en conflit pour rechercher des solutions"
.
Khartoum a accusé jeudi le président kenyan William Ruto d'agir selon
"ses intérêts commerciaux et personnels avec les sponsors régionaux de la milice"
, faisant manifestement allusion aux Emirats arabes unis.
Abou Dhabi est régulièrement accusé de soutenir les FSR, ce qu'il dément.
Le mois dernier, le Kenya et les Emirats ont signé un accord économique qualifié de
et de
"premier accord de ce type"
par le bureau de M. Ruto.
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