Les factions palestiniennes avertissent qu'une trêve à Gaza sans garanties serait un "piège politique"

La rédaction avec
12:1416/04/2025, mercredi
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Des personnes passent devant une flaque d'eau près d'une tente-abri érigée près des décombres d'un bâtiment effondré dans le quartier de Nasr, dans l'ouest de la ville de Gaza, le 15 avril 2025.
Crédit Photo : Omar AL-QATTAA / AFP
Des personnes passent devant une flaque d'eau près d'une tente-abri érigée près des décombres d'un bâtiment effondré dans le quartier de Nasr, dans l'ouest de la ville de Gaza, le 15 avril 2025.

Les Forces nationales et islamiques palestiniennes, une coalition regroupant plusieurs factions, ont averti mardi qu’une trêve à Gaza dépourvue de garanties concrètes sur la fin des hostilités, le retrait total d’Israël, la levée du blocus et la reconstruction du territoire constituerait un “piège politique”, renforçant l’occupation israélienne au lieu de l’affaiblir, selon un communiqué relayé par le Hamas.

Le comité affirme avoir examiné une nouvelle proposition de cessez-le-feu, incluant notamment le désarmement de la résistance palestinienne et la libération des otages israéliens, sans garantie réelle d’arrêt des violences ni retrait israélien de Gaza.


Il dénonce également la focalisation sur les “armes rudimentaires” de la résistance, alors qu’Israël continue de recevoir des “armes létales et bombes puissantes” des États-Unis, utilisées contre une population sans défense.


Le communiqué présente aussi Gaza comme un bouclier sécuritaire pour l’Égypte, ses habitants jouant selon lui un rôle de “première ligne” dans la protection de ce pays, tandis que l’Égypte représenterait une profondeur stratégique pour le peuple palestinien.


La coalition prévient qu’une trêve sans engagements fermes ne ferait que prolonger l’occupation, appelant les médiateurs et la communauté internationale à faire pression sur Israël, accusé de ne pas respecter ses engagements passés.


Toujours selon le comité, Israël mènerait une
“vaste opération de tromperie”
en insistant sur le désarmement de la “victime”, tout en éludant un accord en trois phases déjà accepté par les Palestiniens.

Lundi, des médias égyptiens ont rapporté que Le Caire avait transmis une proposition israélienne au Hamas pour une trêve permanente. Le mouvement a indiqué être en cours d’examen de cette offre.


De son côté, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a confirmé des “négociations intensives” pour libérer les otages toujours détenus à Gaza. Cette déclaration intervient alors que la pression publique monte, après sa décision de rompre l’accord de trêve et de relancer les opérations militaires, selon son bureau cité par le journal Maariv.


Israël estime que 59 otages se trouvent encore à Gaza, dont 24 seraient en vie. En parallèle, plus de 9 500 Palestiniens sont incarcérés dans les prisons israéliennes, où ils subissent, selon des ONG, tortures, privations de nourriture et négligences médicales, entraînant plusieurs décès.


Un précédent accord de cessez-le-feu, négocié par l’Égypte, le Qatar et les États-Unis en janvier, a été rompu par Israël, qui a relancé unilatéralement la guerre le 18 mars. D’après des médias israéliens, Netanyahu aurait cédé à la pression de l’aile la plus radicale de sa coalition, abandonnant la deuxième phase de l’accord.


Depuis le début de l’offensive israélienne en octobre 2023, plus de 51 000 Palestiniens ont été tués à Gaza, majoritairement des femmes et des enfants.


En novembre dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza. Par ailleurs, une plainte pour génocide contre Israël est en cours devant la Cour internationale de Justice.


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