L'Europe inaugure son supercalculateur pour l'IA

La rédaction avec
14:305/09/2025, vendredi
AFP
Un panneau est affiché devant le siège du fabricant de puces Nvidia le 27 août 2025 à Santa Clara, en Californie.
Crédit Photo : JUSTIN SULLIVAN / AFP
Un panneau est affiché devant le siège du fabricant de puces Nvidia le 27 août 2025 à Santa Clara, en Californie.

L'Europe inaugure Jupiter, son premier supercalculateur exascale en Allemagne, capable d'effectuer un quintillion de calculs par seconde. Conçu par Atos pour 500 millions d'euros, Jupiter vise à combler le retard européen en intelligence artificielle et à soutenir la recherche scientifique, notamment sur le climat. Il permettra de simuler des modèles climatiques sur plusieurs décennies, d'optimiser la transition énergétique et de développer des médicaments. La machine reste toutefois dépendante des puces Nvidia américaines.

L'Europe a inauguré vendredi à Jülich, en Allemagne, Jupiter, son premier supercalculateur exascale. Cette machine ultra-rapide vise à combler le retard européen en intelligence artificielle et à renforcer la recherche scientifique, notamment sur le climat.


Basé à l'ouest de Cologne, Jupiter peut effectuer un quintillion de calculs par seconde, soit un milliard de milliards. Les États-Unis possèdent déjà trois supercalculateurs de ce type, tous exploités par le Département de l'Énergie.


Occupant 3.600 m², Jupiter est équipé de 24.000 puces Nvidia et de rangées de processeurs. Conçu par le groupe français Atos pour un budget de 500 millions d'euros, financé par l'Union européenne et l'Allemagne, il s'agit du premier ordinateur exascale d'Europe et du quatrième au monde.

Emmanuel Le Roux, dirigeant de l'activité Advanced Computing d'Atos, explique:
"Sa puissance de calcul représente aujourd'hui ce qui se fait de plus puissant au monde sur des ordinateurs qui permettent de faire des calculs."
Thomas Lippert, directeur du centre de Jülich, ajoute:
"La machine est vingt fois plus puissante que n'importe quel autre ordinateur en Allemagne."

Une course européenne à l'IA


Jupiter est le premier supercalculateur européen compétitif pour entraîner des modèles d'IA, alors que l'Europe accuse un retard face aux États-Unis et à la Chine. Selon un rapport de l'Université de Stanford, les institutions américaines ont produit 40 modèles d'IA influents en 2024, contre 15 pour la Chine et seulement trois pour l'Europe.


Jose Maria Cela, chercheur au Supercomputing Center de Barcelone, souligne:
"La performance d'un modèle d'IA dépend directement de la puissance de calcul de l'ordinateur utilisé."
Jupiter fournit cette puissance pour les modèles de langage de grande taille (LLM) utilisés dans des chatbots génératifs comme ChatGPT ou Gemini.

Toutefois, la machine reste dépendante des puces Nvidia, marquant une dépendance à la technologie américaine.


Des usages variés au-delà de l'IA


Les chercheurs prévoient d'utiliser Jupiter pour améliorer les prévisions climatiques sur le long terme et anticiper les phénomènes extrêmes comme les vagues de chaleur. Emmanuel Le Roux précise:
"Avec Jupiter, les scientifiques pourront simuler le climat sur 30 ans, voire jusqu'à 100 ans selon certains modèles."

La machine servira aussi à optimiser la conception d'éoliennes et à simuler les processus cérébraux pour le développement de médicaments contre Alzheimer.


A lire également:





#intelligence artificielle
#supercalculateur
#Jupiter
#Europe
#exascale
#recherche scientifique
#climat
#Nvidia
#Atos
#Jülich