
Plus de 250 chercheurs dénoncent l’annulation par le Collège de France d’un colloque sur la Palestine, qualifiant cette décision d’"atteinte sans précédent" à la liberté académique.
L’annulation par le Collège de France, sous pression du pouvoir politique, d’une conférence consacrée à la Palestine continue de susciter de vives réactions et prend une ampleur inédite dans le monde académique.
Dans une tribune publiée par Le Monde, un collectif de plus de 250 universitaires, parmi lesquels Jean-François Bayart, Judith Butler et Pierre-Cyrille Hautcœur, s’élève contre cette décision qu’ils jugent être une
"atteinte sans précédent à la liberté académique"
.
"Nous, membres de la communauté scientifique, chercheurs, enseignants, étudiants et citoyens attachés à l’indépendance du savoir, exprimons notre profonde inquiétude face à l’annulation du colloque “La Palestine et l’Europe : poids du passé et dynamiques contemporaines”, initialement prévu au Collège de France"
, écrivent-ils.
Selon les signataires, la décision aurait été prise à la suite d’un article polémique et de pressions directes du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Ils estiment qu’en invoquant la préservation de
"l’intégrité scientifique"
, le ministère a en réalité légitimé une intervention politique contraire à sa mission première : protéger l’indépendance des chercheurs et la pluralité des approches.
Les universitaires dénoncent également la stigmatisation des intervenants issus d’institutions prestigieuses telles que l’École polytechnique fédérale de Lausanne, la School of Oriental and African Studies de Londres, l’université d’Amsterdam, l’EHESS, le CNRS et la Queen Mary University of London.
"Leur compétence, leur rigueur et la reconnaissance internationale de leurs travaux ne sauraient être effacées par des campagnes de dénigrement"
, soulignent-ils.
Le texte met en garde contre une dérive idéologique:
"En confondant évaluation scientifique et contrôle politique, cette interdiction ouvre la voie à une ère de censure institutionnelle, où des calomnies médiatiques suffiraient à bâillonner la réflexion universitaire."
Les signataires appellent le Collège de France à revenir sur sa décision et le ministère à
"honorer son devoir de protection de la recherche, non à en devenir le censeur"
. Ils exhortent enfin la communauté scientifique en France et en Europe à défendre le
"droit de penser librement"
.
Parmi les signataires figurent notamment Michel Agier, Bertrand Badie, Frédéric Bauden, Sophie Bessis, Karim Emile Bitar, Bernard Chazelle, Delphine Dulong, François Héran, Michel Kaplan, Catherine Mayeur-Jaouen et Maurice Sartre.
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