
Cinq chercheurs basés en France ont annulé leur participation à un colloque prévu le 15 septembre au Musée d’art et d’histoire du judaïsme (MAHJ), à Paris.
Cité par Le Monde, ce vendredi, le musée a indiqué que ces universitaires ont justifié leur retrait par la participation indirecte d’un programme de recherche de l’Université hébraïque de Jérusalem, qui finançait les frais de déplacement d’une doctorante israélienne.
L’institution évoque diverses motivations : certains chercheurs auraient estimé que leur présence serait perçue comme un soutien implicite au gouvernement israélien, d’autres auraient invoqué une motion interne à l’EHESS (École des hautes études en sciences sociales) refusant les partenariats institutionnels sans cautionner pour autant les boycotts académiques. Enfin, plusieurs se seraient désistés sans fournir d’explication.
Dans un contexte de guerre à Gaza et de montée des tensions dans les milieux universitaires, le monde académique israélien se trouve plus que jamais écartelé. De nombreux chercheurs en Israël, opposés aux orientations du premier ministre Benyamin Netanyahu, dénoncent les politiques menées à Gaza tout en étant eux-mêmes visés par des appels au boycott.
Situation humanitaire à Gaza
Pour rappel, selon les autorités sanitaires de la bande de Gaza, en Palestine, plus de 64 700 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes depuis le début du conflit en octobre 2023, dont la majorité sont des enfants et des femmes, tandis que des centaines de civils ont été abattus dans des zones de distribution d’aide humanitaire ces derniers mois. Ces événements interviennent dans un contexte humanitaire dramatique à Gaza, alors que retentissent les appels internationaux pour un cessez-le-feu et une intensification du flot d’aide.
La Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël dès janvier 2024 de prévenir tout acte de génocide et de permettre l’accès à l’aide humanitaire. La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé, en juillet, les mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahu et Yoav Gallant, les accusant de crimes de guerre, notamment d’avoir utilisé la famine comme méthode de guerre.