Macron va s'adresser aux Français mercredi, forte colère après l'adoption de la réforme des retraites

11:5221/03/2023, mardi
MAJ: 21/03/2023, mardi
AFP
Le président français, E. Macron. Crédit Photo: Michel Euler / POOL / AFP
Le président français, E. Macron. Crédit Photo: Michel Euler / POOL / AFP

Le président français répondra mercredi à 12H00 GMT aux questions des journalistes dans une interview en direct sur TF1 et France 2, ont annoncé l'Elysée et les chaînes.

Emmanuel Macron va s'adresser aux Français mercredi lors d'un entretien télévisé, une intervention très attendue après l'adoption de sa réforme des retraites au Parlement qui n'a pas mis fin à la contestation, avec des manifestations dans de nombreuses villes, émaillées parfois de fortes tensions.


Avant cela, Emmanuel Macron va consulter tous azimuts pendant toute la journée de mardi pour ressouder son camp et tenter de rebondir alors que son second quinquennat apparaît déjà entravé après moins d'un an.


Il doit recevoir à 08H00 GMT la Première ministre Elisabeth Borne, en première ligne, qui a échappé de peu la veille au renversement de son gouvernement, avec le rejet à neuf voix près d'une motion de censure transpartisane à l'Assemblée nationale.


"Je suis déterminée à continuer à porter les transformations nécessaires à notre pays"
, a assuré lundi soir la Première ministre, conviée à l'Elysée avec plusieurs ténors du gouvernement et les chefs de la majorité relative.

Emmanuel Macron doit ensuite déjeuner avec Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, présidents de l'Assemblée et du Sénat, avant une réunion en soirée avec les parlementaires du camp présidentiel.


"Le combat continue"


Grâce à la procédure décriée du 49.3, qui permet à un texte d'être adopté sans vote sauf si le gouvernement est censuré, la réforme - qui prévoit notamment le recul de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans - a été officiellement adoptée lundi.


Cet épilogue parlementaire, qui s'est joué par un vote plus serré qu'attendu (avec notamment 19 députés Les Républicains (LR, droite) sur 61 apportant leurs voix à la motion de censure transpartisane), n'a toutefois pas fait retomber la pression sur l'exécutif. Au contraire.


"Le combat continue",
ont scandé tous les leaders de la coalition de gauche Nupes.

Les opposants à la réforme comptent notamment sur des recours devant le Conseil constitutionnel, également saisi par Elisabeth Borne, et ont dégainé une demande de référendum d'initiative partagée (RIP), dont les Sages doivent examiner la recevabilité.


Certains veulent continuer aussi le combat dans la rue.

Jean-Luc Mélenchon, leader de La France Insoumise (gauche radicale), a appelé à
"une censure populaire"
qui doit
"s'exprimer massivement, en tout lieu en toute circonstance".

"Rien n'entame la détermination des travailleurs",
a prévenu de son côté le puissant syndicat CGT, tandis que le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a appelé à la mobilisation pour la prochaine journée de grèves et de manifestations prévue jeudi.

M. Berger s'est aussi dit inquiet de la
"colère"
et des
"violences"
qui pourraient s'exprimer du fait de l'adoption d'une loi qui n'avait
"pas de majorité à l'Assemblée nationale".

Lundi soir, des poubelles renversées et brûlées, des barricades, des jets de projectiles sur les forces de l'ordre, et des fumigènes ont marqué certaines des manifestations qui ont éclaté spontanément un peu partout en France après l'adoption de la réforme.


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