Le gouvernement malien a confirmé vouloir voir la mission de l'ONU quitter le pays d'ici fin décembre, alors que les Nations unies se sont inquiétées des risques de retard de ce retrait qui exacerbe les tensions dans le nord.
Le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, a publié samedi soir sur les réseaux sociaux une vidéo de propos tenus vendredi lors d'une rencontre avec le corps diplomatique à Bamako.
L'ONU avait exprimé samedi sa préoccupation devant l'escalade militaire dans le nord du Mali et les difficultés causées selon elle par la junte au pouvoir au retrait en cours de la Minusma. Ces entraves sont susceptibles de remettre en question le calendrier de départ des Casques bleus, a souligné l'ONU.
Les colonels arrivés au pouvoir par la force en 2020 ont réclamé en juin, après des mois de dégradation des relations, le départ de la Minusma déployée depuis 2013 dans ce pays en proie au terrorisme et à une profonde crise multidimensionnelle.
La perspective du départ de la Minusma des camps qu'elle occupait a exacerbé les rivalités pour le contrôle du territoire entre acteurs armés présents dans le nord.
La confrontation risque de s'aggraver dans les prochaines semaines avec l'évacuation programmée des camps de la Minusma à Tessalit et Aguelhok et surtout Kidal, ville bastion des séparatistes. Une importante colonne de l'armée a pris la route en direction de Kidal.
Les rebelles s'opposent à ce que la Minusma remette ses camps à l'Etat malien.
L'ONU s'est alarmée de ne pas avoir reçu des autorités maliennes les autorisations pour le déplacement de convois logistiques au départ de Gao, nécessaires au retrait.
Le ministre malien a reconnu l'existence de demandes en ce sens de la part de la Minusma ainsi que pour des autorisations de vol.