Crédit Photo: MINUSMA / AFP
L'état-major général des Armées du Mali a déclaré mardi avoir été "surpris" par le retrait anticipé de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (Minusma) de Kidal, dans le nord du pays, affirmant que cette "situation de départ précipité de la Minusma met en péril le processus entamé et menace la sécurité et la stabilité de la région de Kidal".
"Nous avons appris, ce jour 31 octobre 2023, le retrait de la Minusma du Camp de Kidal"
, déclare l'état-major dans un communiqué consulté par Anadolu, avant de regretter
"que ce retrait n'ait pas fait l'objet de rétrocession aux Forces Armées Maliennes (FAMa), comme stipulé dans le calendrier d'occupation des emprises Minusma par les FAMa"
.
Selon le Général de division Oumar Diarra,
"cette situation de départ précipité de la Minusma met en péril le processus entamé et menace la sécurité et la stabilité de la région de Kidal"
.
Pour sa part, la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (Minusma) a annoncé avoir mis fin à sa présence dans la région de Kidal ce mardi, après le départ de ses derniers personnels par avion et par convoi terrestre.
La mission onusienne indique que le convoi de casques bleus a quitté Kidal aujourd’hui par la route pour Gao, et ajoute que le dernier vol en provenance de Kidal a atteint Gao lundi en fin d'après-midi.
Elle rappelle en outre que le convoi du contingent tchadien qui avait quitté Aguelhok et Tessalit, respectivement les 21 et 23 octobre, est arrivé à Gao le 29 octobre.
La Minusma explique que
"les conditions de départ de toutes ces bases ont été extrêmement difficiles et éprouvantes, pour une variété de raisons, toutes complètement indépendantes de la volonté de la Mission, y compris la détérioration de la situation sécuritaire et les menaces multiples qui en découlaient pour les casques bleus"
.
"À cela se sont ajoutés des défis liés à la conduite d’opérations aériennes pour extraire le personnel de la Mission"
, a-t-elle affirmé, ajoutant que
"la Minusma a été contrainte de détruire et de mettre hors service des équipements sensibles appartenant aux pays contributeurs de troupes ou de police et aux Nations unies"
.
Un responsable de la société civile de Kidal, contacté par Anadolu, a indiqué que
"les groupes armés qui ont pris actuellement position dans le camp et les habitants de la ville continuent d'emporter des véhicules personnels, des mini-cars et d'autres matériels laissés par les casques bleus"
.
De son côté, Mohamed El Maouloud Ramadan, porte-parole du Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD), regroupant les principaux groupes armés maliens du nord, a souligné que
"ce retrait met définitivement fin à la présence de la mission onusienne dans la région de Kidal"
.
Mohamed El Maouloud Ramadan annonce que "
le CSP-PSD prend désormais le contrôle des emprises abandonnées par la Minusma à Kidal"
, tout en saluant les sacrifices consentis par la mission onusienne dans le cadre de la contribution à la restauration de la paix entre le peuple de l'AZAWAD et le pouvoir central de Bamako.
Sur 15 mille hommes, au moins 5817 employés, dont 5538 militaires et 234 civils de la Minusma, ont définitivement quitté le Mali à la date du 25 octobre courant, selon la radio onusienne (MIKADO.FM).
Jusqu'au 24 octobre 2023, la mission de l'ONU a rétrocédé sept de ses emprises à l'armée malienne, conformément à la résolution 2690 du Conseil de sécurité de l'ONU.
Il s'agit des positions à Ogossagou, Douentza, Ber, Goundam, Ménaka, Anéfis et Tessalit.
La prochaine étape de rétrocession va concerner les camps de Tombouctou, Gao et Sévaré.
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