Des étudiants manifestent avec le signe de la victoire pendant qu'ils sont escortés par des gendarmes français lors de l'évacuation d'un sit-in pro-Gaza dans le hall d'entrée de l'Institut d'études politiques (Sciences Po Paris), à Paris, le 3 mai 2024.
Les forces de l'ordre sont entrées vendredi avant midi à l'école d'enseignement supérieur Sciences Po Paris pour évacuer des étudiants mobilisés pour Gaza qui l'occupent depuis la veille: l'établissement de renom et ses campus restent l'épicentre en France d'une mobilisation étudiante en faveur des Palestiniens, qui enflamme le débat politique.
Le mouvement de protestation s'inspire de la situation aux États-Unis, où les campus d'une quarantaine d'universités connaissent une vague de mobilisation, avec des interventions musclées de la police.
"La fermeté est et restera totale"
, a fait savoir vendredi le gouvernement français.
"S'agissant de la situation dans les établissements, certaines ont pu être réglées par le dialogue. Pour d'autres, des réquisitions par les présidents d'université ont été faites et les forces de l’ordre sont intervenues immédiatement. Cette fermeté paie: 23 sites perturbés ont été évacués hier"
, a-t-on indiqué de même source.
Selon un étudiant de Sciences Po qui s'est exprimé auprès de la presse,
"une cinquantaine d'étudiants étaient encore présents dans les locaux de la rue Saint-Guillaume",
dans le centre de Paris, au moment où les forces de l'ordre sont entrées vendredi dans l'école, une semaine après une mobilisation émaillée de tensions à Sciences Po Paris.
Depuis le début de la matinée, la rue était bloquée par les forces de l'ordre.
"Une réponse disproportionnée et sécuritaire",
ont estimé deux étudiantes du Comité Palestine, qui regrettent par ailleurs l'absence d'
"aide médicale"
auprès des sept étudiants ayant entamé la veille une grève de la faim.
Les actions menées par des étudiants en soutien à Gaza ont lieu principalement dans des établissements Sciences Po à travers la France.
Jeudi soir, la direction de Sciences Po Paris - qui accueille dans la capitale 5.000 à 6.000 étudiants - avait annoncé la fermeture de ses principaux locaux et invité étudiants et salariés à faire du télétravail.
"Je demande aux autorités d'utiliser la force publique pour déloger ces étudiants",
a déclaré à la radio française Yonathan Arfi, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).
Après un débat interne sur le Proche-Orient organisé jeudi par la direction, que les étudiants du Comité Palestine ont jugé
"décevant",
ces derniers effectuent un
"sit-in pacifique"
dans le hall de l'école et six d'entre eux ont entamé une grève de la faim,
"en solidarité avec les victimes palestiniennes".
A l'issue de ce débat de deux heures, auquel ont participé professeurs et étudiants, l'administrateur provisoire de l'école, Jean Bassères, a répété qu'il n'était pas question, comme le réclament certains étudiants, d'
"investiguer"
les relations de Sciences Po avec des universités israéliennes.
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