Mozambique: le leader de l'opposition annonce son retour d'exil jeudi

10:476/01/2025, Pazartesi
AFP
Le leader de l'opposition mozambicaine, Venancio Mondlane.
Crédit Photo : Média X / Archive
Le leader de l'opposition mozambicaine, Venancio Mondlane.

L'opposant mozambicain Venancio Mondlane, qui a dirigé depuis l'étranger des manifestations dénonçant la victoire du parti au pouvoir en octobre et qui ont fait des dizaines de morts, a annoncé dimanche son retour au pays avant l'investiture du nouveau président.

"Jeudi 9 janvier à 08H05 précises, Venancio Mondlane sera à l'aéroport international Mavalane"
de la capitale Maputo, a-t-il dit lors d'une vidéo en direct sur Facebook. L'investiture du nouveau président, Daniel Chapo, est fixée au 15 janvier.

L'opposant, âgé de 50 ans, avait quitté le Mozambique aux alentours du 21 octobre, disant craindre pour sa vie après l'assassinat, le 19 octobre, de deux de ses proches, dont son avocat, en plein centre de Maputo.

Depuis la proclamation des résultats des élections du 9 octobre, il dénonce des fraudes, conteste sa défaite face au candidat du parti au pouvoir depuis un demi-siècle, le Frelimo, et a lancé un vaste mouvement de contestation qui a gagné tout le pays.


Malgré les irrégularités soulevées par nombre d'observateurs, le Conseil constitutionnel a confirmé fin décembre la victoire définitive de Daniel Chapo à la tête du pays, avec 65,17 % des voix contre 24 % pour M. Mondlane.

Venancio Mondlane avait promis
"le chaos"
et appelé à un
"nouveau soulèvement populaire d'une ampleur inédite"
si le Conseil constitutionnel validait les résultats officiels.

Deux mois de manifestations, de grèves et de blocages ont coûté la vie à quelque 300 personnes, pour la plupart des manifestants tués à balles réelles par les forces de sécurité, d'après une ONG locale.

Les autorités ont quant à elles dénoncé pillages et vandalisme pendant les manifestations.


Unité


"S'ils tuent mes frères, si c'est à cause de Venancio, alors Venancio sera là, jeudi à 08H00, à l'aéroport",
a-t-il insisté sur Facebook.

Venancio Mondlane, qui mobilise ses partisans via des directs rituels sur les réseaux sociaux et refuse tout compromis avec le Frelimo, avait laissé entendre qu'il pourrait faire son retour pour l'investiture de Daniel Chapo, 47 ans.


"Le 15 janvier, on prendra le pouvoir à Maputo",
a-t-il récemment affirmé.

Si on doit perdre la vie dans un combat juste, on la perdra.

Nombre des 33 millions d'habitants de ce pays inégalitaire tablaient sur ces élections pour tourner la page du Frelimo, parti d'inspiration marxiste du temps de l'indépendance, au pouvoir depuis 1975.

Daniel Chapo doit succéder à Felipe Nyusi, qui achève deux mandats successifs. Le 27 décembre, M. Chapo a appelé à
"la non-violence" et "l'unité",
affirmant que plusieurs membres de la police avaient été tués lors des heurts avec les manifestants. Le président sortant a, pour sa part, appelé au dialogue entre les différentes parties pour sortir de l'impasse.

Ces violences ont sérieusement affecté l'économie du Mozambique, interrompant le commerce transfrontalier avec l'Afrique du Sud. Le secteur minier a également souffert.

Fin décembre, l'ONU s'est dite
"profondément inquiète"
des violences post-électorales qui ont contraint des milliers d'habitants à trouver refuge dans les pays voisins, notamment au Malawi.

Le bloc régional de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) s'est inquiété dimanche que la situation
"puisse mettre en péril la paix et la sécurité du pays concerné et de la région dans son ensemble",
a déclaré la présidente tanzanienne Samia Hassan lors d'une réunion consacrée au Mozambique.

"Au cours des deux dernières semaines, nous avons assisté à la propagation de manifestations violentes qui ont causé d'énormes dégâts en vies humaines, affecté les activités économiques et perturbé le commerce transfrontalier",
a déclaré Mme Hassan, qui présidait la réunion.

À lire également:





#Mozambique
#troubles
#élections
#politique
#Venâncio Mondlane
#Daniel Chapo
#Felipe Nyusi
#Samia Hassan