Crédit Photo : PRABIN RANABHAT / AFP
Des militaires patrouillent dans une rue dans le cadre des mesures de sécurité imposées à Katmandou le 10 septembre 2025.
L’armée népalaise a imposé des "ordres de restriction" alors qu’un calme précaire régnait dans le pays mercredi, au lendemain des vastes manifestations qui ont renversé le gouvernement du Premier ministre KP Sharma Oli.
"Les ordres de restriction resteront en vigueur jusqu’à 17 h 00 aujourd’hui (11 h 15 GMT), après quoi un couvre-feu sera enjoint dans tout le pays à partir de 6 h 00 jeudi (00 h 15 GMT, mercredi)"
, a déclaré l’armée népalaise dans un communiqué, selon le journal Himalayan Times.
"D’autres décisions seront prises en fonction de l’évolution de la situation sécuritaire"
, a-t-il également été communiqué.
Des soldats ont été déployés dans tout le pays mardi soir tard afin de maintenir l’ordre, quelques heures après la démission de Sharma Oli sous la pression de manifestants qui ont incendié d’importants bâtiments gouvernementaux, notamment le Parlement, la résidence privée de Oli et le bureau du président.
Singha Durbar, qui abrite des ministères clés, a aussi été gravement endommagé. Le ministère de la Santé et de la Population, ainsi que d’autres bureaux gouvernementaux, dont la Cour suprême, quant à eux ont été complètement détruits.
Au moins 20 manifestants, pour la plupart des jeunes, ont été tués et près de 350 autres blessés depuis lundi, lorsque les protestations ont éclaté à la suite de l’interdiction des réseaux sociaux par le gouvernement.
Des soldats ont été déployés pour maintenir l’ordre alors que les manifestants ont vandalisé des biens publics et libéré des prisonniers.
S’adressant à la nation mardi soir, le chef de l’armée, le général Ashok Raj Sigdel, a exhorté la population à rester calme et à engager le dialogue pour résoudre la crise dans ce pays himalayen.
Jagdishor Panday, rédacteur en chef de Nepal Diplomat, a déclaré mercredi à Anadolu que l’armée faisait des annonces publiques pour exhorter la population à rester calme.
"Les forces de sécurité demandent également aux citoyens de restituer aux autorités tout matériel pillé, y compris des armes"
, a ajouté Panday au téléphone.
Bien qu’il n’existe pas de leader particulier de ce mouvement de protestation, il a toutefois précisé que les forces de sécurité devraient tenir une réunion avec certaines des personnes menant les manifestations.
"Il y a une demande pour un gouvernement intérimaire et des représentants de l’ensemble de la société népalaise devraient assister à ces réunions"
, a déclaré Panday, suggérant que le général Sigdel pourrait organiser ces délibérations.
Par ailleurs, la Chine a exprimé mercredi l’espoir que toutes les parties au Népal
"puissent traiter correctement les problèmes internes et rétablir l’ordre social ainsi que la stabilité nationale dans les plus brefs délais"
.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Lin Jian, a déclaré que les deux pays
"sont traditionnellement des voisins amicaux"
.
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