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L'armée nigériane met en garde contre toute tentative de reproduire les violences des manifestations récentes au Kenya lors des prochaines mobilisations au Nigeria contre la hausse du coût de la vie.
L'armée nigériane a mis en garde jeudi contre toute tentative de reproduire les violences récentes observées au Kenya lors des manifestations prévues début août au Nigeria, en réaction à l'augmentation du coût de la vie. L'armée a affirmé qu'elle interviendrait pour mettre fin à toute tentative de semer "l'anarchie".
Le Kenya a connu des manifestations meurtrières en juin, forçant le gouvernement à abandonner un projet de nouvelles taxes. Au Nigeria, le pays le plus peuplé d'Afrique, la situation est restée relativement calme malgré l'une de ses pires crises économiques depuis des années.
"Si les citoyens ont le droit de manifester pacifiquement, ils n'ont pas le droit de se mobiliser pour semer l'anarchie et propager la terreur"
, a déclaré le porte-parole de l'armée, le général Edward Buba.
"Il est évident que le contexte entourant la manifestation prévue semble imiter les événements violents du Kenya",
a-t-il ajouté.
Les forces de sécurité nigérianes ont identifié des individus déterminés à provoquer des violences lors des manifestations, a précisé le général.
Le coût de la vie a considérablement augmenté au Nigeria depuis que le président Bola Ahmed Tinubu a mis fin à une coûteuse subvention sur les carburants et assoupli le contrôle des changes après son investiture en mai de l'année dernière. L'inflation a atteint un niveau record de 34,19 % en juin, avec une inflation alimentaire dépassant 40,87 %, selon le Bureau national des statistiques.
Dans ce contexte économique difficile, de nombreux internautes ont lancé les hashtags #EndBadGovernanceinNigeria et #RevolutionNow sur les réseaux sociaux, appelant à des manifestations à partir du 1er août. Les autorités ont multiplié les avertissements pour dissuader les Nigérians de descendre dans les rues.
Le président Tinubu a exhorté mercredi la population à éviter les manifestations, demandant de la patience pour que ses réformes économiques puissent porter leurs fruits, a déclaré le ministre de l'Information, M. Mohammed Idris.
"Nous devons veiller à ce que ces manifestations ne dégénèrent pas en violence ou en désordre",
a ajouté M. Idris.
La semaine dernière, M. Tinubu a accepté de plus que doubler le salaire minimum mensuel à 70.000 nairas (environ 39 euros) et a commencé à distribuer des camions de riz dans chaque État pour soulager les pressions liées au coût de la vie.
Les autorités craignent des mobilisations anti-gouvernementales massives similaires à celles d'octobre 2020, lorsqu'un grand mouvement de protestation intitulé
avait été lancé pour mettre fin aux abus de la brigade de police anti-vols SARS. Ce mouvement avait entraîné la dissolution de l'unité de police, mais les manifestations s'étaient soldées par un bain de sang avec au moins 10 manifestants tués, selon Amnesty International.
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