Sur les réseaux sociaux et certains plateaux télévisés occidentaux, notamment français, des représentants des diasporas arméniennes expliquent que les Arméniens du Karabagh font face à une épuration ethnique orchestrée par Bakou, mettant fin à 2500 ans de présence arménienne dans la région. Une version contredite par les instances internationales, et notamment l'ONU, en première ligne dans ce conflit.
L'équipe de l'ONU, dirigée par Vladanka Andreeva, coordinatrice résidente des Nations Unies en Azerbaïdjan, a terminé sa mission dans la région du Karabakh en Azerbaïdjan le 1er octobre 2023.
Cette équipe comprenait Ramesh Rajasingham, directeur de la Division de coordination du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, ainsi que des représentants de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, l'UNICEF et l'Organisation mondiale de la santé, ainsi qu'une équipe technique du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, du Bureau du Coordonnateur résident des Nations Unies et du Département de la sûreté et de la sécurité des Nations Unies.
La mission s'est déplacée de Aghdam à la ville de Khankendi, où elle a rencontré la population locale et ses interlocuteurs, et a pu constater la situation des établissements de santé et d'éducation. Dans les quartiers visités, aucun dommage n'a été constaté sur les infrastructures publiques civiles, y compris les hôpitaux, les écoles, les logements, ainsi qu'aux structures culturelles et religieuses.
Aucune violence, aucune destruction
La mission onusienne a observé que la population locale était très réduite dans la ville et a entendu des interlocuteurs estimer qu'il restait entre 50 et 1 000 Arméniens de souche dans la région du Karabakh. La mission a été marquée par la soudaineté avec laquelle la population locale a quitté ses foyers, provoquant des souffrances.
En ce qui concerne les zones rurales, la mission n'a pas pu obtenir d'informations sur l'élevage et l'agriculture, notamment sur la possibilité pour les agriculteurs de semer du blé lors de la prochaine saison.
Le Karabakh, une région à déminer
Selon la mission onusienne, il est difficile, à ce stade, de déterminer si la population locale a l'intention de retourner dans la région, mais il est clair que la confiance devra être rétablie, ce qui nécessitera du temps et des efforts de toutes les parties concernées. En traversant Aghdam, reprise en 2020, la mission a observé les besoins en matière de déminage et de reconstruction, ainsi que les efforts de reconstruction entrepris par le gouvernement. En effet, l'occupant arménien avait miné le sol du Karabagh pour empêcher vainement une reconquête azerbaïdjanaise.
L'ONU en Azerbaïdjan est prête à soutenir la population locale restante et ceux qui souhaitent retourner, en collaboration avec le gouvernement de la République d'Azerbaïdjan et en partenariat avec d'autres parties prenantes et partenaires.