Le mécanisme mis en place par Israël pour distribuer l’aide humanitaire dans la bande de Gaza s’est transformé en un “piège mortel” pour une population affamée, a dénoncé dimanche Philippe Lazzarini, commissaire général de l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient).
D’après le ministère de la Santé de Gaza, près de 50 Palestiniens ont été tués et plus de 200 blessés après que l’armée israélienne a ouvert le feu sur des civils rassemblés près d’un centre de distribution d’aide humanitaire à Rafah, dans le sud de l’enclave.
Israël a mis en œuvre un plan visant à établir quatre points de distribution dans le sud et le centre de Gaza. Selon les médias israéliens, cette initiative vise à forcer les habitants du nord à se déplacer vers le sud. La radio militaire israélienne affirme même que ce projet cherche à rendre le nord de Gaza “totalement vidé de sa population”.
Lazzarini a dénoncé un “mécanisme humiliant”, obligeant des milliers de personnes à parcourir des dizaines de kilomètres à pied, dans des zones largement détruites par les bombardements israéliens.
Face à la multiplication des récits contradictoires et des campagnes de désinformation, Lazzarini a demandé que les médias internationaux soient autorisés à entrer à Gaza afin de témoigner de manière indépendante des atrocités en cours, notamment des violences survenues le matin même.
Le bureau des médias du gouvernement de Gaza fait état d’au moins 49 morts et plus de 300 blessés depuis la mise en place du système de distribution israélien le 27 mai.
Depuis le 2 mars, Israël a fermé tous les points de passage vers Gaza, bloquant l’entrée de nourriture, de médicaments, de carburant et d’autres biens essentiels, affectant gravement les 2,4 millions d’habitants de l’enclave.
Malgré les appels internationaux à un cessez-le-feu, Israël poursuit son offensive militaire contre Gaza entamée en octobre 2023, qui a déjà coûté la vie à plus de 54 400 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants. Les organisations humanitaires alertent sur un risque imminent de famine à grande échelle.
En novembre dernier, la Cour pénale internationale a délivré des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis à Gaza. Par ailleurs, Israël est poursuivi devant la Cour internationale de justice pour “crime de génocide” envers la population civile palestinienne.
