Procureur de la CPI: "Personne n'est autorisé à commettre des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité"

La rédaction
11:3127/05/2024, lundi
AFP
Le procureur britannique de la Cour Pénale International, Karim Khan.
Crédit Photo : RAMON VAN FLYMEN / ANP / AFP
Le procureur britannique de la Cour Pénale International, Karim Khan.

"Personne n'est autorisé à commettre des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité", a déclaré le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Karim Khan dans une interview dimanche, quelques jours après avoir demandé des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien et des dirigeants du mouvement de résistance Hamas.

Karim Khan s'est trouvé sous le feu des critiques d'une partie de l'occident après avoir réclamé des mandats d'arrêt contre Benyamin Netanyahu pour des crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans la bande de Gaza.



Le président américain Joe Biden avait affirmé qu'il ne pouvait y avoir
"aucune équivalence entre Israël et le Hamas".

"Notre travail ne consiste pas à nous faire des amis",
a dit le procureur de la CPI dans une interview au journal britannique le Sunday Times publiée dimanche. 

Et Karim Khan de poursuivre:  


Nous devons souligner la valeur égale de chaque enfant, de chaque femme, de chaque civil dans un monde de plus en plus polarisé.

"On ne peut pas avoir de double standards"
, a-t-il ajouté, assurant que
"le monde observe la situation"
à Gaza et en Israël. Pour l'Amérique latine, l'Afrique, l'Asie, c'est
"un point de cristallisation". 

Il a questionné:


Les États puissants sont-ils sincères lorsqu'ils affirment qu'il existe un ensemble de lois ou ce système fondé sur des règles est-il un non-sens, un simple outil de l'OTAN et d'un monde post-colonial ?

Le procureur de 54 ans se défend de toute équivalence entre Israël
"avec sa démocratie et sa cour suprême",
et le mouvement de résistance palestinien Hamas. 

"Israël a tout à fait le droit de protéger sa population et de récupérer les otages"
, a affirmé Karim Khan.

Mais personne n'a le droit de commettre des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité.

Le procureur évoque la situation dans la bande de Gaza,
"le fait que l'eau ait été coupée, (...) que les personnes faisant la queue pour de la nourriture aient été prises pour cible". 

"C'est l'ensemble du schéma qui est révélateur. Nous l'avons analysé de manière objective et rationnelle",
a-t-il défendu. 

Depuis le 7 octobre dernier, Israël mène sa guerre brutale contre la bande de Gaza, qui a fait plus de 116 000 morts et blessés Palestiniens, dont la plupart sont des femmes et des enfants, en plus d'environ 10 000 disparus, sur fond d'énormes destructions et d'une famine qui a déjà coûté la vie à plusieurs enfants et personnes âgées.

Israël ignore une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU stipulant un cessez-le-feu immédiat, ainsi que la demande d'émission de mandats d'arrêt internationaux de la Cour pénale internationale contre son Premier ministre et son ministre de la Défense pour leur responsabilité dans les
“crimes de guerre“
et les
“crimes contre l'humanité“
commis à Gaza.

Pour la 18ᵉ année consécutive, Israël mène un siège de la bande de Gaza, et la guerre qui en est à son 8ᵉ mois a contraint environ 2 millions de ses habitants, sur une population totale d'environ 2,3 millions de Palestiniens, à fuir leurs résidences dans des conditions catastrophiques, dans un contexte de grave pénurie de nourriture, d'eau et de médicaments.


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