Putsch au Gabon: la compagnie française Eramet annonce la reprise progressive de ses activités

11:0131/08/2023, jeudi
MAJ: 31/08/2023, jeudi
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Crédit photo: X / @AnticorpsS43229
Crédit photo: X / @AnticorpsS43229

Le groupe minier français Eramet a annoncé, ce mercredi, la reprise progressive de ses activités au Gabon, où un coup d'État a eu lieu dans la matinée.

Par voie d'un communiqué, la compagnie minière a annoncé le
"redémarrage du fret ferroviaire dès ce soir et la reprise des activités de production de manganèse dès demain"
, soit ce jeudi 31 août.

"Conformément aux procédures du Groupe visant à préserver la sécurité de son personnel et l’intégrité de ses installations, Eramet avait décidé ce matin de suspendre de manière préventive et temporaire l’ensemble de ses activités de production de manganèse et de transport ferroviaire localement"
, a rappelé la société cotée à la Bourse de Paris.

Elle a indiqué que la
"circulation des trains de voyageurs demeure suspendue jusqu’à nouvel ordre"
, précisant que le
"Groupe continue de suivre de près l’évolution de la situation et tiendra le marché informé"
.

Au total, la production de la mine de Moanda aura été arrêtée pendant 24 heures et le transport ferroviaire durant 18 heures, lit-on encore dans le communiqué.


À travers ses filiales Comilog et Setrag, Eramet emploie plus de 8700 personnes (salariés et sous-traitants) au Gabon, selon l'information disponible sur Site Web. Elle a réalisé un chiffre d'affaires de plus de 5 milliards d'euros en 2022.


La valeur de l'action Eramet a plongé de plus de 16 % au cours de la journée de mercredi, à la suite du coup d'État au Gabon.

L'action de TotalEnergies EP Gabon a, quant à elle, connu un recul de plus de 14 %.

La valeur de l'action Maurel a perdu plus de 14 % de sa valeur à la Bourse de Paris, alors que la compagnie a récemment annoncé son acquisition d'intérêts au Gabon, notamment le rachat du producteur de pétrole Assala Energy.


Pour rappel, le président du Gabon Ali Bongo Ondimba a été déchu et
"mis à la retraite"
, ce mercredi matin, à la suite d'un coup d'État, selon le général Brice Oligui Nguema, chef de la Garde républicaine et décrit comme le nouvel homme fort du pays. Ce dernier a été acclamé par des centaines de militaires ce mercredi matin, à la suite du putsch.

Ali Bongo, qui avait nouvellement été réélu pour un troisième mandat, a été placé en résidence surveillée et plusieurs personnalités politiques proches de celui-ci ont été arrêtées.



Ces développements sont intervenus peu après que le Centre gabonais des élections (CGE) avait confirmé la victoire du président sortant.


Le président de la Commission de l'Union Africaine (UA) a
"fermement condamné la tentative de coup d'État"
survenue au Gabon, ce mercredi.

Par voie d'un communiqué, Moussa Faki Mahamat a dénoncé
"une violation flagrante des instruments juridiques et politiques de l’Union africaine, dont la Charte africaine sur les élections, la démocratie et la gouvernance"
.

Le président de la Commission de l'UA a appelé
"l'armée nationale et les forces de sécurité à s'en tenir strictement à leur vocation républicaine, à garantir l'intégrité physique du président de la République (Ali Bongo), des membres de sa famille, ainsi que de ceux de son gouvernement"
. Moussa Faki Mahamat a également déclaré suivre
"avec une grande inquiétude la situation en république gabonaise"
.

La France a condamné
"le coup d’État militaire qui est en cours au Gabon"
, selon la déclaration du porte-parole du gouvernement Olivier Véran, lors d’une conférence de presse à l'issue du Conseil des ministres, ce mercredi.

La France
"réaffirme son souhait que le résultat de l’élection, lorsqu’il sera connu, soit respecté"
, a-t-il ajouté. Lors de la troisième journée de la Conférence des Ambassadeurs, la Première ministre française, Élisabeth Borne, a déclaré que la France suit
"avec la plus grande attention"
les événements en cours au Gabon.

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