Quatre fonctionnaires burkinabè, reconnus coupables de détournement de fonds publics, d'enrichissement illicite et de blanchiment de capitaux, ont été condamnés mardi à des peines allant de 6 à 15 ans de prison ferme, à l'issue d'un procès retransmis à la télévision et à la radio.
Ils ont été jugés par le tribunal de grande instance de Ouagadougou.
Les quatre accusés ont admis avoir détourné, entre 2023 et 2024, des fonds destinés à la prise en charge des personnes vulnérables ou touchées par les violences terroristes qui endeuillent le pays. Toutefois, ils ont contesté les montants avancés par le procureur, accusant des supérieurs hiérarchiques d'avoir également profité des fonds dissipés.
Le principal accusé, Amidou Tiegnan, gestionnaire de compte au ministère de la Solidarité et de l'Action humanitaire, a été condamné à 15 ans de prison ferme.
Pétronille Ouédraogo, également gestionnaire de compte, a écopé de 11 ans de prison ferme.
En plus des peines de prison, les fonctionnaires devront rembourser à l'État burkinabè la somme de 8,5 milliards de francs CFA (12,9 millions d'euros), couvrant les amendes et les montants détournés.
Le tribunal a également ordonné la confiscation des biens meubles et immeubles appartenant aux quatre prévenus, saisis lors de l'enquête.
Cependant, le Burkina Faso continue de faire face depuis 2015 aux violences perpétrées par des groupes armés affiliés à Al-Qaïda et à Daesh.
Le pays compte également plus de deux millions de déplacés internes.