Conflit dans l’Est de la RDC: Kinshasa et les rebelles M23/AFC scellent une feuille de route décisive à Doha

La rédaction avec
09:4216/11/2025, dimanche
MAJ: 16/11/2025, dimanche
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Le négociateur en chef du Qatar, Mohammed al-Khulaifi (2e à droite), Sumbu Sita Mambu (2e à gauche), haut représentant du chef de l'État en République démocratique du Congo (RDC), et le secrétaire exécutif du groupe armé M23 soutenu par le Rwanda, Benjamin Mbonimpa (à droite), réagissent lors de la cérémonie de signature de l'accord de paix global entre le gouvernement de la RDC et l'Alliance de la rivière Congo/Mouvement du 23 mars (AFC/M23) à l'hôtel Sheraton de Doha, le 15 novembre 2025.
Crédit Photo : Mahmud HAMS / AFP
Le négociateur en chef du Qatar, Mohammed al-Khulaifi (2e à droite), Sumbu Sita Mambu (2e à gauche), haut représentant du chef de l'État en République démocratique du Congo (RDC), et le secrétaire exécutif du groupe armé M23 soutenu par le Rwanda, Benjamin Mbonimpa (à droite), réagissent lors de la cérémonie de signature de l'accord de paix global entre le gouvernement de la RDC et l'Alliance de la rivière Congo/Mouvement du 23 mars (AFC/M23) à l'hôtel Sheraton de Doha, le 15 novembre 2025.

Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda, ont signé samedi à Doha une nouvelle feuille de route destinée à encadrer les prochaines négociations en vue d’un accord de paix global dans l’est du pays.

Ce document, baptisé Cadre de Doha, a été paraphé lors d’une cérémonie en présence de représentants des deux parties ainsi que de médiateurs qataris, américains et de l’Union africaine.


Selon les informations recueillies, il ne s’agit pas encore d’un accord final, mais d’un texte définissant la méthodologie, les priorités et le calendrier des discussions à venir.


"Dans cet accord-cadre signé, Il n’est assorti d’aucune clause contraignante. Il n’y aura ni modification de la situation sur le terrain ni aucune activité quelconque jusqu’à ce que les protocoles soient débattus, négociés discutés l’un après l’autre jusqu’à la conclusion finale d’un accord de paix. Le chemin est encore long"
, a déclaré depuis Doha, Benjamin Mbonipa négociateur principal des rebelles.

Il ne s’agit pas d’un Accord de paix complet.


"Ceci fera suite à une Déclaration des principes signée le 19 juillet 2025 et pas vraiment appliquée à ce jour. La réalité est que l'on est toujours dans la réaffirmation des principes; et non encore dans les négociations directes et les concessions réciproques pour la paix durable",
a précisé auprès de l’agence Anadolu le député honoraire congolais et expert Juvenal Munubo.

Le document consulté par l’agence Anadolu comprend huit chapitres consacrés aux causes profondes du conflit, qui devront être négociés avant la conclusion d’un accord de paix formel.


Le négociateur en chef du Qatar, Mohammed Al-Khulaifi, a qualifié la signature de
"moment historique",
affirmant que les médiateurs poursuivraient leurs efforts pour obtenir une désescalade réelle dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Depuis plusieurs mois, Doha, Washington et l’Union africaine tentent de favoriser un dialogue direct entre les belligérants, dans un contexte marqué par la prise des villes de Goma en janvier et de Bukavu en février par le M23.


Le Cadre de Doha prévoit que les deux parties réaffirment un cessez-le-feu permanent et confirment leur engagement à libérer les prisonniers, conformément aux engagements déjà pris en septembre et octobre 2025.


Dans les deux semaines suivant la signature, plusieurs protocoles devront être finalisés, notamment sur l’accès humanitaire, les arrangements sécuritaires, le désarmement-démobilisation-réinsertion (DDR), le retour des déplacés, la restauration de l’autorité de l’État, la relance économique et la justice transitionnelle.


Le texte insiste sur la nécessité de traiter les causes profondes des violences persistantes, dont la discrimination, la fragmentation communautaire et la gouvernance locale.


Il met également en avant l’unité nationale et la construction d’un cadre inclusif pour une paix durable.


Cette signature intervient alors que les combats se poursuivent dans l’est du pays, notamment dans le territoire de Walikale, au Nord-Kivu, et dans les hauts plateaux du Sud-Kivu.


Les deux camps s’accusent régulièrement de violer le cessez-le-feu conclu en juillet, malgré un front relativement stable depuis mars.


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