RDC: le M23 demande la levée des sanctions contre ses responsables

La rédaction avec
17:5530/10/2025, jeudi
AFP
Juvénal Shimimana, chef de l'équipe de mobilisation de l'AFC-M23, s'adresse aux habitants au sujet de la sécurité et de la coexistence pacifique lors d'une réunion tenue dans le quartier de Katoyi à Goma, le 24 octobre 2025.
Crédit Photo : JOSPIN MWISHA / AFP
Juvénal Shimimana, chef de l'équipe de mobilisation de l'AFC-M23, s'adresse aux habitants au sujet de la sécurité et de la coexistence pacifique lors d'une réunion tenue dans le quartier de Katoyi à Goma, le 24 octobre 2025.

Le groupe armé M23, qui contrôle des pans entiers de l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a affirmé ne poursuivre "aucun agenda séparatiste", réclamant la levée des sanctions le visant et la réouverture des banques dans la région, dans une note confidentielle consultée jeudi par l'AFP.

Ce mémorandum a été adressé au Quai d'Orsay, à l'Union européenne et à l'Union africaine en vue de la conférence humanitaire sur les Grands Lacs organisée jeudi à Paris, à laquelle le groupe armé n'a pas été invité. Il est signé de Corneille Naanga, coordinateur de l'Alliance fleuve Congo (AFC), la branche politique du M23.


Se disant
"profondément attachée à une solution politique négociée"
, l'AFC/M23 affirme ne poursuivre
"aucun agenda séparatiste"
malgré la prise des grandes villes de Goma et de Bukavu, par le M23, soutenu par Kigali, dans cette région riche en ressources naturelles et frontalière du Rwanda où les violences ont gagné en intensité depuis janvier.

Les principales doléances de l'AFC/M23 portent sur la levée des sanctions visant plusieurs responsables du M23 (gel d'avoirs et interdiction de voyager), et sur la réouverture des banques dans les régions sous son contrôle afin de
"relancer la vie économique"
, paralysée sur fond de graves pénuries de liquidités.

Face aux demandes pressantes pour permettre l'accès de l'aide humanitaire à cette région très isolée, où les principaux aéroports sont fermés depuis des mois, et les routes souvent inondées ou dangereuses, le groupe s'est dit ouvert à
"une réouverture progressive"
de l'aéroport de Goma
"sous le contrôle exclusif de l'AFC/M23".

Le mémorandum accuse Kinshasa de
"nombreuses provocations"
sur la ligne de front. De son côté, la RDC a accusé mercredi le M23 d'avoir reçu des renforts militaires en provenance du Rwanda.

Les autorités de Kinshasa et le M23 ont signé, en juillet, une déclaration de principe en faveur d'un "cessez-le-feu permanent", à la suite d'un accord de paix signé entre la RDC et le Rwanda fin juin à Washington.


Ces initiatives n'ont pas mis fin aux combats jusqu'à présent et les belligérants s'accusent régulièrement de saboter les négociations de paix conduites par des médiations américaines et qataries.


"Le processus de Doha (entre la RDC et le M23, ndlr), aujourd'hui fragílisé, risque de s'effondrer",
affirme le mémorandum qui appelle à
"relancer les négociations selon une nouvelle dynamique impulsée par la France et l'Europe, en concertation avec l'Union africaine".

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