Un ancien géologue de la firme française Areva (Orano) a été condamné mardi à Paris à 150.000 euros d'amende et 10 mois de prison avec sursis pour avoir dissimulé un trust de 17 millions de dollars, créé après la découverte en 2005 d'indices d'uranium au Canada.
Son avocat n'a pas souhaité s'exprimer.
En 2005, Claude Caillat avait exploré le nord du Québec avec un autre géologue et ami, qui possédait 10% des parts de la société Uranor, société canadienne d'exploration détenue à 90% par Areva. Ils y découvrent des indices d'uranium en surface, insuffisants néanmoins pour évaluer l'éventuel volume du minerai en profondeur.
Deux ans plus tard, Areva rachète pour 47 millions les 10% de cette société, dont la création avait permis de toucher des crédits d'impôts par l'administration fiscale canadienne. Aucune existence de gisement n'a jamais été démontrée ensuite.
Immédiatement après le rachat, Stéphane Saint-Onge, un avocat fiscaliste canadien, installé aux Bahamas et à l'origine de la création d'Uranor, crée un trust discrétionnaire, adossé à un compte luxembourgeois, dont le seul bénéficiaire est M. Caillat qui a servi de prête-nom à l'avocat et son ami géologue. À ce trust est versé 17 millions de dollars canadiens.
L'enquête pour tenter de retracer les flux financiers depuis et vers le trust a buté sur l'absence de coopération de la part de Hong-Kong, de la Nouvelle-Zélande, du Royaume-Uni et de la Suisse.