L'arrestation de dizaines d'opposants au Tchad et leur détention en dehors des délais légaux, ainsi que la "menace" d'interpeller leur leader, s'apparentent à une tentative du pouvoir militaire de "limiter la dissidence politique" à deux mois d'un référendum constitutionnel, a déploré vendredi Human Rights Watch (HRW).
Le 8 octobre, des dizaines de militants du parti des Transformateurs ont été arrêtés à N'Djamena, la capitale, et 72 autres maintenus en détention cinq jours après sans accès à un avocat, selon l'ONG internationale.
Certains ont été arrêtés alors qu'ils faisaient du sport dans un stade, et d'autres en rénovant le siège des Transformateurs ou en collant des affiches annonçant le retour au pays du président en exil du mouvement, Succès Masra, le 18 octobre à deux jours du premier anniversaire d'une manifestation contre le maintien au pouvoir de la junte militaire, réprimée dans un bain de sang.
Le 20 avril 2021, aussitôt après l'annonce de la mort du président Idriss Déby Itno, tué au front par des rebelles après avoir dirigé d'une main de fer ce pays d'Afrique centrale pendant 30 ans, une junte de 15 généraux avait proclamé son jeune fils, le général Mahamat Idriss Déby Itno, président pour une période de transition de 18 mois avant des élections.