Renault, Nissan et Mitsubishi, entré dans l'alliance en 2016, ont négocié pendant de longs mois les détails de cet accord, validé dimanche soir par le conseil d'administration de Renault, et lundi matin par celui de Nissan, ont indiqué les deux groupes.
Alors que Renault détenait 43,4% de Nissan, les entreprises vont conclure un nouvel accord de 15 ans selon lequel elles auront une "participation croisée de 15%", ont-elles annoncé lundi lors d'une conférence de presse à Londres.
La relation avait été compliquée par la montée surprise de l'Etat français au capital de Renault, en 2015, puis par la spectaculaire chute de Carlos Ghosn, alors patron de l'alliance, et arrêté fin 2018 au Japon pour des accusations de malversations financières.
Les discussions achoppaient notamment autour de la question des brevets technologiques de Nissan, selon des sources proches de l'alliance.
Le patron de Nissan Makoto Uchida a souligné lundi que ce rééquilibrage était nécessaire pour reconstruire "une culture de transparence et de respect" entre les constructeurs.
Le groupe français ne va toutefois pas vendre immédiatement le reste de ses actions Nissan (28,4%), car leur valeur de marché est très inférieure à celle actuellement inscrite dans ses comptes. Renault continuera d'en toucher les dividendes.
Dans le cadre de cette alliance aux 375.000 salariés, Renault, Nissan et Mitsubishi collaborent déjà sur de nombreux véhicules, avec des économies à la clé.
Des Renault et Nissan partagent des mêmes moteurs, et des Renault sont vendues sous badge Mitsubishi.
En Argentine, Nissan va lancer un pickup conçu par Renault. Au Mexique, où Nissan est un des leaders du marché, le constructeur japonais va relancer Renault en y produisant un de ses modèles.
Nissan et Renault envisagent également de lancer sur ces marchés, où leur marge de progression reste énorme, deux petits véhicules électriques communs.