
“Nous savons très bien que notre liberté est incomplète sans la liberté des Palestiniens”, dit Nelson Mandela.
C'est à Tunis, - capitale de la parole désenchaînée pour ce qui est de la cause palestinienne -, en terrain conquis, que la juriste Franco-palestinienne, Rima Hassan a pris la parole dans le cadre d'une session extraordinaire du Forum social Maghreb-Machrek, intitulée : "Palestine, notre avenir. La guerre contre Gaza est un défi aux valeurs humanitaires et démocratiques''.
Cet événement organisé en signe de solidarité avec les Gazaouis, s'est tenu, samedi 11 mai 2024, au Palais des Congrès dans la capitale Tunis.
Elle affirme que l'Union européenne qui se définit comme une puissance normative à l'international, guidée par un ensemble de valeurs fondées sur le maintien de la paix, de la liberté, de la démocratie, de la souveraineté du droit et des droits humains dans sa politique étrangère commune, n'a pas réussi à manifester une position commune et cohérente quant à la cause palestinienne.
Nous constatons actuellement une dissonance entre ce que l'Union européenne prétend être et ce qu'elle est réellement, en ce qui concerne la question palestinienne.
L'Europe a été découpée en trois blocus, parmi les 27 membres de l'Union européenne, huit ont voté pour, quatre ont voté contre tandis que 15 Etats se sont abstenus.
La militante propalestinienne a, en ce sens, appelé, à dépasser collectivement les fausses idées, et sortir de la rhétorique où les Européens sont systématiquement considérés comme la référence sur la question des droits humains.
Rima Hassan a également pointé trois cadres responsabilisant l'Europe de ce qui se passe actuellement à Gaza, à savoir, des cadres historiques, coloniaux et mémoriels.
Et de réaffirmer :
L'UE est fracturée, elle a du mal à structurer sa politique commune autour d'un discours unique, clair qui se réfère au droit international.
Rima Hassan a, par ailleurs, exigé la condamnation de la colonisation en tant que système et politique à part entière, plutôt que de se limiter à des sanctions mineures visant des cas individuels de colons en Cisjordanie. Elle a plaidé en faveur de l'imposition de sanctions économiques, diplomatiques et politiques, à l'instar de ce qui a été fait avec l'Afrique du Sud. Elle estime qu'il est temps pour l'UE de franchir cette étape.