Sénégal: 2 interpellations pour des attaques contre le Premier ministre sur l'homosexualité

11:0222/05/2024, mercredi
MAJ: 22/05/2024, mercredi
AFP
Le premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko.
Crédit Photo : Média X / Archive
Le premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko.

Un activiste et un prêcheur ont été placés en garde à vue à Dakar après avoir attaqué le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko et ses récents propos sur l'homosexualité, a-t-on appris mardi de source proche de l'enquête.

Les deux hommes font l'objet d'investigations pour
"diffusion de fausses nouvelles"
et
"offense"
à l'encontre du chef du gouvernement, a indiqué la même source.

L'activiste Bah Diakhaté, interpellé lundi par la Division des investigations criminelles (DIC, police judiciaire), s'est livré dans une vidéo à des attaques contre la personne de M. Sonko après une déclaration de ce dernier sur le thème de l'homosexualité jeudi.

Le prêcheur Cheikh Ahmed Tidiane Ndao, placé en garde à vue mardi par les mêmes services, a reproché dans une autre vidéo au Premier ministre ce qu'il dénonce comme de la complaisance vis-à-vis de l'homosexualité.


Le débat sur l'homosexualité a resurgi au Sénégal après les propos prononcés jeudi par M. Sonko à l'occasion de la visite de l'opposant de gauche radicale française Jean-Luc Mélenchon.


M. Sonko, chantre d'un souverainisme et panafricanisme empreint de préoccupations sociales et de valeurs traditionnelles, a critiqué les tentatives des pays occidentaux d'imposer leur mode de vie aux pays africains et de faire pression pour la légalisation de l'homosexualité. Il a parlé de
"casus belli".

L'homosexualité est largement considérée comme une déviance au Sénégal où la loi réprime d'un emprisonnement de un à cinq ans les actes dits
"contre nature avec un individu de son sexe".

M. Sonko a réclamé le respect des pays occidentaux pour les spécificités des sociétés africaines pour lesquelles, selon lui,
"la question des genres n'est pas nouvelle"
et qui
"les [gèrent] à leur façon".
Il a déclaré

Depuis l'aube des temps jusqu'à présent, les sociétés ont vécu avec ces phénomènes et il n'y a jamais eu de persécution, ni ici au Sénégal, ni nulle part en Afrique.

Si le fait
"n'est pas accepté, il est toléré"
, a-t-il dit.

Des cercles proches des religieux, des opposants et des militants ont reproché à M. Sonko d'avoir défendu la tolérance vis-à-vis de l'homosexualité et d'avoir offert à M. Mélenchon une tribune pour plaider la cause des minorités sexuelles.


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