Les organisations humanitaires ont besoin de 2,6 milliards de dollars pour aider quelque 7,6 millions de personnes en Somalie cette année, ont annoncé mercredi l'Onu et ses partenaires, ainsi que les autorités somaliennes.
Après cinq mauvaises saisons des pluies consécutives qui ont dévasté le pays, la Somalie connaît actuellement la sécheresse la plus longue et la plus grave de son histoire. Environ 8,25 millions de personnes, soit près de la moitié de la population, ont besoin d'une aide et d'une protection immédiates, alerte l’Onu.
L’organisme de coopération multilatérale et ses partenaires préviennent que la famine est une forte possibilité d'avril à juin et au-delà si l'aide humanitaire n'est pas soutenue et si les prochaines pluies sont insuffisantes.
Selon l’Onu, la sécheresse, qui touche également certaines parties du Kenya et de l'Éthiopie, est la pire depuis quatre décennies. La Corne de l'Afrique est devenue plus chaude et plus sèche en raison du changement climatique, et au moins 36,4 millions de personnes dans la région ont besoin d'une aide d'urgence pour survivre, selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha, sigle anglais).
Bien que les seuils techniques de famine n'aient pas été atteints, Ocha a soutenu que la situation en Somalie est extrêmement alarmante, car des conditions prolongées et extrêmes ont entraîné des décès supérieurs à la normale.
Pendant ce temps, au milieu d'une réduction prévue du financement de l'aide humanitaire, quelque 8,3 millions de Somaliens connaîtront probablement des niveaux élevés d'insécurité alimentaire aiguë entre avril et juin, signale l’Onu, précisant que cela comprend plus de 727.000 personnes susceptibles de faire face à des conditions catastrophiques.
En outre, poursuit-t-elle, environ huit millions de personnes n'ont pas accès à l'eau potable, aux services d'assainissement et d'hygiène. Les cas de choléra et de rougeole ont augmenté, ainsi que la malnutrition aiguë, tandis que les conflits et l'insécurité continuent de générer des besoins et d'entraver l'accès humanitaire.
L'année dernière, soulignent les Nations Unies, les organisations humanitaires, les communautés locales et les autorités gouvernementales ont intensifié leur réponse et atteint 7,3 millions de personnes, mais elles demandent maintenant des ressources supplémentaires et un accès sans entrave à ceux qui en ont besoin.