Les patients atteints du choléra reçoivent des soins dans le centre d'isolement pour le choléra des camps de réfugiés de l'ouest du Soudan, dans la ville de Tawila au Darfour, le 14 août 2025.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a averti vendredi que l’épidémie de choléra au Soudan s’aggrave cette année, ayant déjà fait près de 1 100 morts depuis janvier et mettant à rude épreuve des systèmes de santé déjà fragiles.
Les 18 États du Soudan ont signalé des cas de choléra, a déclaré le porte-parole de l’OMS, Christian Lindmeier, aux journalistes à Genève, ajoutant :
Plus de 100 000 cas et plus de 2 741 décès ont été recensés depuis juillet 2024.
"Du 1ᵉʳ janvier au 11 août 2025, 48 768 cas de choléra et 1 094 décès ont été signalés"
, a précisé le porte-parole.
Le Darfour est particulièrement touché depuis le premier cas signalé à South Darfur le 29 mai.
"La maladie s’est désormais propagée à 28 localités dans les 5 États du Darfour".
Selon le porte-parole, 6 491 cas et 130 décès ont été signalés, et 52 % de tous les décès dans les États du Darfour proviennent de Darfour du Sud.
Des efforts sont en cours pour lancer d’urgence une campagne de vaccination contre le choléra dans les localités prioritaires de Darfour du Sud.
El Fasher, dans le Nord-Darfour, connaît une
"grave crise humanitaire et sanitaire"
provoquée par le siège, les déplacements et les pénuries alimentaires, le choléra ajoutant une pression supplémentaire sur des services déjà limités, a noté Lindmeier.
À l’échelle nationale, 38 % des structures de santé sont hors service et 62 % ne fonctionnent que partiellement, a-t-il ajouté.
Il a souligné que le taux de vaccination des enfants est passé de plus de 90 % en 2022 à seulement 48 %. Parallèlement, près de 20 000 enfants ont été admis cette année dans des centres de stabilisation pour malnutrition aiguë sévère avec complications.
Depuis avril 2023, l’OMS a confirmé 177 attaques contre des établissements de santé, faisant 1 176 morts et 362 blessés. Lindmeier a assuré que l’OMS continue de fournir des médicaments et d’appuyer les centres de santé, mais l’accès reste fortement restreint.