Soudan: plus de 30 pays se lèvent contre la famine et les crimes de guerre

18:1014/08/2025, jeudi
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Des responsables internationaux appellent à un accès humanitaire immédiat pour sauver des centaines de milliers de civils piégés au Darfour-Nord.
Crédit Photo : X /
Des responsables internationaux appellent à un accès humanitaire immédiat pour sauver des centaines de milliers de civils piégés au Darfour-Nord.

Des hauts responsables de plus de 30 pays et organisations internationales ont appelé jeudi à la levée immédiate du siège d’El-Fashir, dans la région du Darfour-Nord, au Soudan.

Dans une déclaration conjointe, ils ont averti que des centaines de milliers de civils restent piégés, sans nourriture, eau ni soins médicaux, alors que se poursuivent les combats entre les Forces de soutien rapide (FSR) et les Forces armées soudanaises.

"Toutes les parties au conflit sont responsables de la protection des civils au Darfour et au Kordofan"
, souligne le communiqué, ajoutant:
"Cela ne peut plus continuer".

Les signataires, parmi lesquels des hauts responsables du Royaume-Uni, du Canada, de l’Espagne, de la Norvège, de la Suède et de l’Union européenne (UE), indiquent que
"toutes les routes commerciales et les lignes d’approvisionnement ont été coupées, et les organisations humanitaires n’ont pas pu acheminer d’aide vitale depuis plus d’un an"
.

Ils rappellent que la famine, confirmée pour la première fois en août 2024 dans des camps proches d’El-Fashir,
"s’est depuis propagée et devrait s’aggraver"
. Plus de 60 personnes seraient mortes de malnutrition au cours de la semaine écoulée, tandis que "l’augmentation des cas de choléra aggrave les pires effets de la malnutrition".

La déclaration dénonce des
"violations horribles"
du droit international humanitaire, citant notamment des
"taux alarmants de violences sexuelles liées au conflit"
, des attaques contre des marchés et des hôpitaux, ainsi que des massacres.

Elle évoque des rapports selon lesquels
"plus de 1 500 civils auraient été tués"
dans le camp de déplacés de Zamzam en avril, et qu’au moins 40 civils ont péri lors d’une attaque récente contre le camp d’Abu Shouk.

La Cour pénale internationale estime qu’il existe
"des motifs raisonnables de croire que des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ont été, et continuent d’être, commis au Darfour"
.

Les responsables appellent les FSR et leurs alliés
"à lever le siège d’El-Fashir"
, conformément à la résolution 2736 du Conseil de sécurité, et
"à instaurer une pause humanitaire pour permettre un accès rapide, sûr et sans condition aux populations dans le besoin, ainsi qu’un passage sécurisé pour les civils souhaitant quitter les zones d’hostilités actives".

Ils exhortent également les Forces armées soudanaises
"à renouveler leur accord sur cette pause humanitaire"
et
"à rouvrir de manière permanente le poste-frontière d’Adré aux acteurs humanitaires"
, tout en supprimant
"les obstacles bureaucratiques"
à la livraison de l’aide.

"Nous sommes aux côtés du peuple soudanais et des organisations humanitaires, locales et internationales, qui travaillent sans relâche dans des conditions extrêmement difficiles pour leur venir en aide"
, conclut la déclaration.
"Les civils doivent être protégés, l’accès humanitaire garanti."

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