Des partisans de la résistance populaire armée soudanaise, qui soutient l'armée soudanaise, circulent sur des camions à Gedaref, dans l'est du Soudan, le 3 mars 2024, dans le cadre du conflit qui oppose actuellement l'armée aux groupes paramilitaires dans le pays.
Au moins six personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées à El-Facher au Darfour lors d'affrontements entre l'armée soudanaise et les paramilitaires, un an jour pour jour après le début de la guerre sanglante qui ravage le Soudan.
Alors même qu'une conférence humanitaire sur le Soudan se tient à Paris, réunissant donateurs et pays voisins, le syndicat des médecins a fait état tard dimanche de
"six morts et 61 blessés signalés par l'hôpital d'El-Facher à la suite d'affrontements".
Peu avant, le
"comité de résistance"
local, qui organise l'entraide entre les habitants, faisait état dans un communiqué de
"neuf morts dans les affrontements entre l'armée et les paramilitaires"
dans cette ville, capitale de l'État du Darfour-Nord.
La ville d'El-Facher a longtemps été épargnée par la guerre qui fait rage dans le pays, notamment au Darfour, une région de l'ouest du Soudan grande comme la France et abritant un quart des 48 millions de Soudanais.
La guerre civile au Soudan a été déclenchée le 15 avril 2023 lorsque le commandant de l'armée, Abdel Fattah Al-Burhane, et son ex-adjoint le général Mohamed Hamdane Daglo, chef des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), ont retourné leurs armes l'un contre l'autre.
Les FSR contrôlent quatre des cinq capitales des États de la région du Darfour, déjà dévastée dans les années 2000 par une guerre civile ayant fait des centaines de milliers de victimes.
Cette fois-ci, El-Facher avait été relativement épargnée par la guerre, protégée par des mouvements armés qui, bien qu'alliés de l'armée, ne s'étaient pas encore engagés à ses côtés pour combattre les paramilitaires.
Mais les deux plus puissants d'entre eux, dirigés par Minni Miwani, gouverneur du Darfour, et Gibril Ibrahim, ministre des Finances, ont annoncé jeudi qu'ils se départiraient de leur neutralité.
Ce que l'ONU qualifiait alors de
"fragile statu quo"
a volé en éclat et dimanche déjà,
"des affrontements ont eu lieu dans les campagnes à l'ouest de la ville"
d'El-Facher, rapportait une militante des droits humains ayant requis l'anonymat.
Le
"comité de résistance"
local avait accusé une milice alliée des paramilitaires d'avoir incendié six villages à l'ouest d'El-Facher. Début avril, des raids de l'armée ont "tué des dizaines de civils", selon l'émissaire américain pour le Soudan, Tom Perriello.
La guerre au Soudan a fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 8,5 millions de personnes, selon l'ONU. Elle a aussi largement détruit les infrastructures déjà précaires du pays.
Les deux camps ont été accusés de bombardements aveugles sur des zones civiles et d'entraver le passage de l'aide humanitaire.
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