Démocrates et républicains se sont vivement écharpés mardi lors d'une réunion du Congrès américain consacrée à l'aide à l'Ukraine, la nouvelle enveloppe capitale pour l'offensive de Kiev étant au cœur de tractations très acrimonieuses.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui devait participer à ce briefing à huis clos par visioconférence, a annulé son intervention à la dernière minute, sans donner de raison.
Mais la promesse du président démocrate Joe Biden de continuer à appuyer financièrement l'Ukraine est sérieusement mise en péril, un scénario catastrophe pour Kiev, dont la contre-offensive à l'été n'a pas apporté les gains territoriaux espérés.
Mardi en fin de journée, Joe Biden a fait part de sa frustration grandissante:
L'incapacité à soutenir l'Ukraine est tout simplement absolument insensée.
Cris et hurlements
Conscient que le sentiment d'urgence s'est bien émoussé à Washington depuis le début de la guerre, M. Biden avait demandé le 20 octobre de coupler sa demande d'aide pour l'Ukraine - plus de 61 milliards de dollars - à une autre d'environ 14 milliards pour Israël, allié historique des États-Unis en guerre contre le Hamas.
Mais les élus conservateurs conditionnent l'aide à un net durcissement de la politique migratoire face aux arrivées de migrants à la frontière avec le Mexique. Ce que les démocrates, pour l'instant, refusent.
La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen, en visite au Mexique a abondé mardi:
Nous pourrons nous considérer responsables de la défaite de l'Ukraine si nous n'arrivons pas à lui fournir ce financement.
À court de ressources
Les responsables ukrainiens martèlent qu'il leur faut davantage d'armement pour éviter les frappes russes.
Zelensky à Washington en septembre
Anticipant le risque de lassitude du grand allié américain, le président Zelensky s'était rendu à Washington en personne en septembre, rencontrant Joe Biden mais aussi des élus du Congrès avec lesquels il a eu de longs échanges.
Sa visite n'avait toutefois pas eu l'effet escompté: embourbé dans une série de crises internes qui ont mené à la destitution du précédent speaker, le Congrès n'avait finalement pas validé de nouveaux fonds pour son offensive.
Les tractations actuelles auront-elles une issue plus favorable?