Environ 300 Ivoiriens et Maliens vont être rapatriés samedi depuis la Tunisie pour échapper aux agressions et à l'hostilité dont ils sont victimes après un violent discours du président Kais Saied contre les migrants présents illégalement dans le pays.
Après un premier vol rapatriant une cinquantaine de Guinéens mercredi, la Côte d'Ivoire et le Mali vont évacuer 300 de leurs ressortissants par avion samedi.
Ce chiffre représente un important contingent de la communauté ivoirienne qui compte au moins 7.000 ressortissants en Tunisie, selon des statistiques officielles.
Il s'agit de la plus importante communauté d'Afrique subsaharienne, dont les ressortissants bénéficient d'une exemption de visa d'entrée en Tunisie.
Des "milices"
Un bon nombre des 21.000 migrants d'Afrique subsaharienne recensés officiellement en Tunisie, pour la plupart en situation irrégulière, ont perdu du jour au lendemain leur travail généralement informel et leur logement.
Cette situation a provoqué l'afflux de dizaines de personnes vers leurs ambassades, en particulier la Côte d'Ivoire et le Mali, qui ont pris en charge l'hébergement en urgence d'une centaine d'entre elles au total depuis le début de la semaine.
D'autres migrants, encore plus vulnérables car issus de pays souvent sans ambassade à Tunis, ont rejoint un campement improvisé devant le siège de l'Office international des migrations (OIM), où ils dorment dans le froid et des conditions insalubres.
Pour accélérer les rapatriements, la Tunisie aurait renoncé à réclamer aux migrants en situation irrégulière le paiement de pénalités (80 dinars, 25 euros par mois de séjour irrégulier) qui, pour certains, dépassaient les 1.000 euros, selon le diplomate malien.
Parmi les candidats au retour volontaire, figurent aussi des dizaines d'étudiants issus de familles aisées ou des boursiers inscrits dans des universités privées ou publiques prestigieuses de Tunisie.
Apeurés, beaucoup sont rentrés au pays par leurs propres moyens tout au long de la semaine, selon un de leurs représentants.