Tunisie: un mort après des heurts entre migrants campant dans des oliveraies

16:4410/04/2025, jeudi
AFP
Des migrants d'Afrique subsaharienne attendent devant le siège de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Tunis, le 10 avril 2025.
Crédit Photo : FETHI BELAID / AFP
Des migrants d'Afrique subsaharienne attendent devant le siège de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Tunis, le 10 avril 2025.

Des heurts ont éclaté dans des campements de fortune de migrants installés dans des oliveraies du centre-est de la Tunisie, faisant un mort de nationalité guinéenne et des dizaines de blessés, a déclaré jeudi à l'AFP un député qui s'est rendu sur place.

Le porte-parole de la Garde nationale, Houcem Eddine Jebabli, a confirmé le décès d'un Guinéen atteint par une pierre à la tête. Six personnes ont été arrêtées, dont son agresseur présumé, un Ivoirien, a-t-il ajouté.


Les heurts ont commencé mardi, a indiqué Tarak Mahdi, élu de Sfax, grande ville tunisienne à une trentaine de kilomètres.
"Des dizaines"
de personnes ont été blessées, notamment
"à la machette et à l'arme blanche"
, a-t-il dit.

La semaine dernière, les forces de l'ordre avaient brûlé des tentes et des effets personnels dans plusieurs campements, poussant les migrants à s'éparpiller non loin. Selon les autorités, jusqu'à 20.000 personnes en situation irrégulière vivaient là, près de la localité d'El Amra.

Selon Tarak Mahdi, les heurts se sont produits entre deux groupes, l'un de migrants originaires de Guinée, l'autre de Côte d'Ivoire, après la diffusion d'un match de la Ligue des Champions.


Sur une vidéo de M. Mahdi, on peut voir l'élu demander aux blessés graves de se rendre à l'hôpital, leur donnant sa
"parole"
qu'ils seraient ramenés dans les camps après avoir été soignés.

De nombreux migrants craignent d'être emprisonnés ou expulsés s'ils sollicitent l'administration, y compris pour des soins. Dans la vidéo, l'un des blessés montre son oreille tranchée.

Ces campements de fortune sont une épine dans le pied des autorités, dans le débat houleux autour de la présence de migrants subsahariens dans le pays.


Si certains ont dit à l'AFP vouloir rentrer chez eux, d'autres attendent de rallier clandestinement l'Europe, bien que la route maritime depuis la Tunisie soit quasiment bloquée. Tunis a conclu en 2023, sous l'impulsion de l'Italie, un partenariat avec l'Union européenne contre l'immigration irrégulière.


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