Un député français revenu de Rafah alerte sur le "génocide en cours" à Gaza

10:5811/02/2024, Pazar
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Le député LFI Éric Coquerel participant à l'audience solennelle de rentrée judiciaire au palais de justice de Bobigny le 22 janvier 2024 à Bobigny.
Crédit Photo : Ludovic MARIN / AFP
Le député LFI Éric Coquerel participant à l'audience solennelle de rentrée judiciaire au palais de justice de Bobigny le 22 janvier 2024 à Bobigny.

Le député de La France Insoumise, Éric Coquerel, ayant récemment visité le passage de Rafah avec une délégation de députés français, a exprimé ses vives inquiétudes lors de la manifestation pour la Palestine qui s'est tenue ce samedi à Paris.

Interrogé par Anadolu, il a décrit une situation alarmante, marquée par des témoignages de médecins, le persuadant qu'un
"génocide"
est en cours dans la bande de Gaza.

Éric Coquerel a indiqué que la délégation avait pour objectif principal d'alerter sur la nécessité d'un cessez-le-feu.
"Nous en sommes revenus avec la certitude absolue qu'un génocide était en cours. C'est là-dessus maintenant qu'il faut absolument alerter l'opinion pour qu'il y ait une réaction au niveau international, pour éviter une catastrophe : c'est une question de jours",
a-t-il déclaré.

Concernant les récentes actions de Benyamin Netanyahu, notamment le lancement d'une opération militaire dans la zone de Rafah, Coquerel a exprimé ses craintes.
"Après avoir demandé aux Palestiniens de partir du nord de la bande de Gaza vers le sud, puis à Rafah, il bombarde maintenant cette région et leur demande d'évacuer vers l'Égypte. Si cela se produit, cela entraînera un exode définitif et la disparition de la population de Gaza. C'est ce qu'il veut",
a-t-il ajouté avec gravité.

Le député a également souligné les conditions de vie catastrophiques dans la région, exacerbées par l'augmentation rapide de la population et la destruction massive des infrastructures.
"Il n'y a plus d'eau potable, plus de canalisation, plus d'abri. Les conditions sont terribles. C'est le chaos",
a-t-il décrit, insistant sur la nécessité d'une mobilisation urgente contre le risque de génocide.

Ces déclarations d'Éric Coquerel soulèvent des questions importantes sur la situation à Gaza et la responsabilité de la communauté internationale, alors que les tensions et la violence s'intensifient.


Situation à Rafah


Cette prise de position intervient dans un contexte alarmant. Rafah, ville au sud de la bande de Gaza, est devenue un refuge pour plus de la moitié des deux millions de Palestiniens déplacés suite aux attaques israéliennes incessantes depuis le 7 octobre dernier.


La population de Rafah, qui s'élevait à environ 280 000 personnes avant ces attaques, a dramatiquement augmenté, dépassant 1,2 million d'habitants. La majorité vit dans des conditions précaires, dans des camps de fortune.


Malgré les avertissements de la Cour internationale de Justice (CIJ) contre les actes pouvant constituer un génocide, Israël semble persister dans ses attaques.
La décision récemment annoncée par le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu de lancer une offensive terrestre à Rafah a exacerbé les craintes d'une nouvelle tragédie humanitaire.

L'UNOCHA (Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU), dans son rapport du 2 février, a indiqué que la situation à Rafah avait atteint un
"point de basculement",
soulignant l'urgence d'une intervention humanitaire.

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Volker Türk, a déclaré, ce jeudi, que la destruction par Israël des infrastructures civiles dans la bande de Gaza constitue une
"violation grave des Conventions de Genève et un crime de guerre".

Depuis le 7 octobre 2023, l'armée israélienne mène une guerre sans répit dans la bande de Gaza, qui a tué 28 000 Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants, et blessé 68 000 autres, selon le ministère de la Santé de l'enclave palestinienne.


Le conflit a provoqué également
"des destructions massives et une catastrophe humanitaire sans précédent",
selon l'ONU.
L'agence officielle palestinienne WAFA a indiqué samedi que
"25 personnes sont tombées en martyrs"
lors des attaques des forces israéliennes dans la région de Rafah.

Pour rappel, ce jeudi, la France a exprimé sa préoccupation face à la situation à proximité du point de passage de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Lors de son point presse, Christophe Lemoine, porte-parole adjoint du Ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères, a fermement condamné les frappes israéliennes affectant "les civils et les infrastructures civiles" dans la bande de Gaza.


Par ailleurs, le porte-parole adjoint de la Diplomatie française a appelé à un "cessez-le-feu immédiat et durable" au Proche-Orient.


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