Cameroun: libération d'un magistrat enlevé dans le Nord-Ouest anglophone

12:508/01/2025, mercredi
AFP
Des soldats de la 21e brigade camerounaise patrouillent dans les rues de Buea, dans la région du Sud-Ouest du Cameroun, le 26 avril 2018.
Crédit Photo : ALEXIS HUGUET / AFP Archive
Des soldats de la 21e brigade camerounaise patrouillent dans les rues de Buea, dans la région du Sud-Ouest du Cameroun, le 26 avril 2018.

Un magistrat enlevé fin décembre dans la région anglophone du Nord-Ouest au Cameroun, en proie à un conflit séparatiste, a été libéré samedi, a indiqué mardi une organisation de défense des droits humains.

"Nchang Augustin Amongwa, le deuxième avocat général de la Cour d'appel de Bamenda enlevé le 29 décembre 2024, a été libéré",
a annoncé sur Facebook Amadu Tarnteh, le directeur de Conscience africaine, une organisation camerounaise de promotion des droits démocratiques.

"Le bonheur de ma libération a été accueilli par tout le monde et je veux répandre ce bonheur au lieu d'empoisonner l'esprit des gens au sujet des personnes malveillantes qui l'ont orchestré",
a publié M. Amongwa sur sa page Facebook lundi.

"J'ai parlé avec lui ce matin (mardi) et il m'a écrit ceci : J'ai besoin de deux semaines pour me remettre du traumatisme de mon enlèvement. Après cela, je pourrais partager ce que j'ai vécu",
a relaté le responsable de l'organisation à l'AFP par téléphone.

Sous couvert d'anonymat, un responsable public a confirmé que le haut-fonctionnaire du ministère de la Justice avait rejoint sa famille samedi soir.

L'organisation Conscience africaine avait dénoncé la semaine dernière l'enlèvement du magistrat
"à sa résidence dans la soirée du 29 décembre par des hommes armés non identifiés"
et le rapt
"de nombreux autres civils"
, le même jour, par
"des hommes armés, que l'on présume être des séparatistes".

L'ONG avait également signalé que trois personnes avaient été kidnappées et tuées en décembre car leurs familles n'avaient pas pu payer les rançons demandées.

En octobre, la maire adjointe de Bamenda avait été enlevée et assassinée par des hommes armés. Quelques jours plus tard, un journaliste avait également été enlevé dans la même ville, avant d'être relâché.


Depuis le déclenchement des violences séparatistes en 2016, des kidnappings et des meurtres sont fréquents à Bamenda et dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, principalement peuplées par la minorité anglophone de l'ancienne colonie française d'Afrique centrale.


Des fonctionnaires, dont des enseignants ou des élus, accusés de
"collaborer"
avec le pouvoir central francophone de Yaoundé, sont régulièrement tués par les séparatistes.

L'armée ou la police sont, quant à elles, accusées de se livrer à des expéditions punitives contre ceux qu'elles suspectent de sympathiser avec les séparatistes.


Le conflit a éclaté fin 2016 après que le président Paul Biya, qui dirige sans partage le Cameroun depuis 42 ans, a fait réprimer violemment des manifestations pacifiques d'anglophones des deux régions qui s'estimaient marginalisées.

Au moins 6.000 civils ont été tués par les forces gouvernementales et les combattants séparatistes depuis le début du conflit, selon Human Rights Watch (HRW).


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