L'incertitude entourant l'issue des élections américaines et un possible retour de Donald Trump au pouvoir planent déjà sur les futures négociations climat de la COP29, les pays "retenant" leurs positions jusqu'à ce qu'ils sachent qui occupera la Maison Blanche.
La COP29 débute le 11 novembre, six jours après les élections américaines. Ce télescopage d'agendas est d'autant plus inopportun que, dans les mois à venir, les dirigeants du monde entier doivent trouver un consensus sur l'action climatique, mais aussi sur des protections environnementales plus fortes et un traité contre la pollution plastique.
Attentisme et frustration
En tant que président, Donald Trump avait retiré les États-Unis de l'accord de Paris sur le climat de 2015 - Joe Biden les avait ensuite réintégrés - et des questions se posent sur ce que signifierait son retour pour la solidarité climatique mondiale.
Incertitude d'autant plus dommageable que l'augmentation de l'aide financière aux pays vulnérables sera au cœur de la prochaine COP.
Résultat: certains gouvernements sont réticents à proposer un montant concret en dollars, craignant de s'engager trop tôt, à la grande frustration des pays concernés.
"Patate chaude"
Les sessions de préparation à la COP29, débutées il y a plusieurs mois, traînent en longueur, même au regard des standards laborieux de la diplomatie climatique mondiale.
Les pays les plus riches, tenus d'apporter leur contribution au regard de leur responsabilité historique dans les rejets de gaz à effet de serre, comme les États-Unis, l'Union européenne et le Canada, n'ont pas annoncé de montant d'aides, poussant plutôt la Chine et les pays riches du Golfe à également contribuer.
Terrain instable
S'il est élu, Donald Trump pourrait réduire le financement de la lutte contre le changement climatique et pour l'Ukraine, laissant à l'Union européenne le soin de payer la facture, alors que certains pays en développement demandent plus de 1.000 milliards de dollars par an, soit dix fois plus que les engagements existants.
Cela pourrait expliquer en partie la réticence de l'UE à mettre un chiffre sur la table, estime Linda Kalcher, du centre de réflexion européen Strategic Perspectives.
Certains experts nuancent en rappelant qu'historiquement les États-Unis n'ont que peu contribué à la finance climatique, et donc qu'une victoire de Donald Trump n’empêcherait pas un accord.