Éthanol: l'accord commercial américain met une usine britannique au bord du gouffre

15:3726/06/2025, jeudi
AFP
L’entreprise Vivergo, principal producteur de bioéthanol au Royaume-Uni, envisage de fermer son usine du Yorkshire, dénonçant les effets de l’ouverture du marché britannique à l’éthanol américain.
Crédit Photo : X /
L’entreprise Vivergo, principal producteur de bioéthanol au Royaume-Uni, envisage de fermer son usine du Yorkshire, dénonçant les effets de l’ouverture du marché britannique à l’éthanol américain.

Le principal producteur britannique de bioéthanol, Vivergo, a lancé un avertissement jeudi : son usine du Yorkshire pourrait fermer, faute de soutien gouvernemental.

La société se dit victime collatérale de l’accord commercial récemment conclu entre Londres et Washington, qui favorise les importations d’éthanol en provenance des États-Unis.


Début mai, le Royaume-Uni et les États-Unis ont annoncé un accord visant à réduire les droits de douane hérités de l’administration Trump, notamment en faveur du secteur automobile britannique. Mais en contrepartie, Londres a accepté d’ouvrir davantage son marché à l’éthanol américain.

Pour les producteurs locaux déjà fragilisés par la concurrence internationale, cet accord a considérablement détérioré la situation, selon un communiqué d’Associated British Foods (ABF), maison mère de Vivergo. L’usine du nord de l’Angleterre emploie 160 personnes.


"À moins que le gouvernement ne soit en mesure de financer à court terme les pertes de Vivergo et de trouver une solution à plus long terme, nous avons l’intention de fermer l’usine"
, indique le groupe dans un communiqué.

Une éventuelle fermeture aurait des répercussions importantes sur le secteur agricole régional, Vivergo s’approvisionnant chaque année en plus d’un million de tonnes de blé auprès d’exploitations locales, selon les informations publiées sur le site internet de l’entreprise. Ce blé sert à produire du bioéthanol, un alcool végétal utilisé notamment dans les carburants automobiles.


Risque systémique pour l’industrie nationale


L’autre grand producteur britannique, Ensus, situé dans le nord-est de l’Angleterre, serait également exposé. Cette filiale du groupe allemand Südzucker emploie un peu plus de 100 personnes, d’après ses derniers rapports financiers. L’accord commercial pourrait, selon les observateurs, mettre en péril la pérennité des deux principaux producteurs d’éthanol du pays.

Le gouvernement britannique a réagi, affirmant être
"conscient que la période actuelle est préoccupante pour les employés et leurs familles"
, tout en se disant
"déçu"
par l’annonce de la fermeture anticipée de Vivergo, alors que des négociations de soutien financier ont été entamées mercredi, a précisé un porte-parole à l’AFP.

Pour autant, les pouvoirs publics semblent donner la priorité à l'industrie automobile, qui emploie près de 200 000 personnes au Royaume-Uni, selon l’association professionnelle SMMT, bien plus que le secteur de l’éthanol.

Malgré l’incertitude autour de Vivergo, les actionnaires d’ABF – également maison mère de la chaîne de vêtements Primark – sont restés sereins : le titre progressait de plus de 1 % jeudi matin à la Bourse de Londres.


À lire également:





#GB
#USA
#commerce
#industrie
#chimie
#accord
#douanes
#éthanol
#bioéthanol
#Vivergo
#usine Yorkshire
#ABF
#Primark
#Ensus
#Südzucker
#Royaume-Uni
#États-Unis
#commerce international
#accord de libre-échange
#éthanol américain
#blé
#agriculture britannique
#carburants automobiles
#importations
#industrie britannique
#politique énergétique
#usine menacée
#gouvernement britannique
#SMMT