
Dans un entretien exclusif, le politologue François Burgat démonte le rapport du ministère français de l'Intérieur sur les Frères musulmans, qu’il qualifie de "construction idéologique" visant à criminaliser l’engagement politique autonome des musulmans. Selon lui, ce rapport reflète une volonté politique de disqualifier toute voix musulmane critique ou indépendante en la rattachant à une "stratégie d’entrisme". Burgat dénonce une opération dangereuse pour la démocratie, alimentée par des experts proches des milieux islamophobes et néoconservateurs.
Un rapport qui "confirme une dérive islamophobe"
À travers son analyse, François Burgat met en lumière les racines historiques, politiques et idéologiques d’une dérive inquiétante de l’État français. Loin de se limiter aux Frères musulmans, la stigmatisation actuelle vise l’ensemble d’une population. Une alerte que le politologue transforme en appel à réintégrer les voix musulmanes dans le débat démocratique, non comme menaces, mais comme citoyens à part entière.
On ne réprime plus les actes d’une minorité, on criminalise les opinions d’une majorité.
Une cible élargie à l’ensemble des musulmans
Une matrice coloniale toujours active
Après la Seconde Guerre mondiale, les politiques d’immigration ont transformé cette relation. L’islam devient désormais une composante visible de la société française, et non plus une réalité étrangère à dominer.
La gauche complice par son hypocrisie laïque
Les musulmans appelés à être des "citoyens râleurs"
Pour François Burgat, la solution ne passe ni par la répression ni par la fabrication d’élites musulmanes soumises.