Accablé par une mission d'audit, accusé de harcèlement et poussé de toutes parts à la démission, le président de la Fédération française de football Noël Le Graët réunit mardi (10h00) son comité exécutif, qui s'attend à le voir enfin passer la main.
Après onze ans de mandat à la tête du football français, le dirigeant breton dirige peut-être son dernier "Comex" au 87, boulevard de Grenelle, siège parisien de la fédération sportive la plus puissante du pays, en passe de changer d'ère.
L'entourage de l'entrepreneur de 81 ans et plusieurs membres de son cercle proche à la FFF, sondés par l'AFP, reconnaissent en tout cas une dynamique très favorable à l'hypothèse d'une démission, après plusieurs mois de turbulences.
Tous, néanmoins, connaissent mieux que quiconque le caractère imprévisible - "têtu" pour certains - de Noël Le Graët, qui s'accroche à son poste depuis plusieurs semaines malgré les vents contraires.
Ses déclarations maladroites, ses écarts supposés de conduite, son management décrié et l'enquête dont il fait l'objet pour harcèlement moral et sexuel finiront-ils par le pousser à lâcher la barre ?
Lâché par son "Comex"
S'il s'accroche toujours à son fauteuil, en revanche, les discussions s'annoncent plus houleuses autour de la table.
Notre levier à nous, s'il ne démissionne pas, ce sera de le traduire devant une commission de discipline
Certains se sont dit prêts à démissionner du "Comex" en vue de provoquer de nouvelles élections - il faudrait pour cela que la moitié de ses quatorze membres quittent le navire, selon les statuts -, d'autres semblent plus hésitants à l'idée de lâcher leur poste.
Au cœur de ces débats, l'état-major de la "Fédé" devra aussi se positionner sur un cas très inflammable, celui de l'équipe de France féminine et de sa sélectionneuse Corinne Diacre, fragilisée après la mise en retrait de ses trois joueuses phares Wendie Renard, Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto, qui critiquent son management.
A cinq mois de la Coupe du monde en Australie et en Nouvelle-Zélande (20 juillet - 20 août), la crise est insoluble. Donner raison aux joueuses en écartant Diacre reviendrait à leur donner le pouvoir, une dangereuse jurisprudence. Mais l'inaction face à une fronde inédite réduirait sans doute à néant les chances de titre en Océanie...