Les JO 2024 ont coûté 6 milliards d'euros aux Français

La rédaction avec
12:1924/06/2025, Salı
AFP
Vue du bâtiment de la Cour des comptes à Paris, le 8 avril 2025.
Crédit Photo : Bertrand GUAY / AFP
Vue du bâtiment de la Cour des comptes à Paris, le 8 avril 2025.

La Cour des comptes a révélé lundi une première estimation du coût public des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 : près de six milliards d’euros, dont 1,4 milliard pour la sécurité. Cette somme agrège les dépenses de l'État, des collectivités et d’entreprises publiques, incluant les primes aux forces de l’ordre, les travaux d’infrastructures et le renforcement des transports. Le Comité d’organisation (Cojo), qui chiffre plutôt à deux milliards la facture publique, juge cette évaluation "disproportionnée". La Cour publiera un rapport plus détaillé en octobre. Le président du Cojo, Tony Estanguet, et la ministre des Sports, Marie Barsacq, regrettent que les retombées économiques positives des Jeux n’aient pas été prises en compte.

Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ont coûté près de
six milliards d'euros d'argent public
, selon une
première estimation
dévoilée lundi par la Cour des comptes. Une part significative de cette somme a été consacrée à la sécurité.

Une réévaluation du coût global des JO


La Cour des comptes évalue à
2,77 milliards d’euros
les dépenses d’organisation, dont
1,4 milliard
dédiés à la sécurité. À cela s’ajoutent
3,19 milliards d’euros
consacrés aux infrastructures.

"Il n’y a vraiment pas matière à polémique"
, a affirmé
Pierre Moscovici
, premier président de la Cour, en conférence de presse.
"Mais il fallait faire la vérité des prix"
, a-t-il justifié, dans un contexte de rigueur budgétaire et alors que la France se prépare à accueillir les
JO d’hiver 2030
.

Cette publication coïncide ironiquement avec la
journée olympique
.

Jusqu’alors, seuls les budgets du
Comité d’organisation des Jeux (Cojo)
— 4,4 milliards d’euros de dépenses essentiellement financées par des fonds privés — et de la
Solideo
(chargée des ouvrages olympiques), partiellement publics, étaient connus.

La nouvelle estimation intègre désormais
de nombreuses dépenses publiques
: primes aux forces de l’ordre, construction du village olympique, ou encore l’accélération des travaux sur la
ligne 14 du métro
.

Selon Pierre Moscovici, une estimation du
cabinet de la Première ministre
, restée confidentielle jusqu’ici, chiffre le coût public total à
5,3 milliards d’euros
. Il a toutefois noté que
"les dépenses publiques semblent plus limitées qu’à Londres 2012".

Un impact économique encore flou


La sécurité constitue le poste de dépense le plus lourd, avec plus de
35 000 forces de l’ordre mobilisées
dans un contexte de menace terroriste. Le budget de 1,4 milliard d’euros inclut
315 millions de primes
versées à la police et à la gendarmerie.

"Le budget initial du ministère de l’Intérieur était de 200 millions d’euros"
, a rappelé Moscovici.
"Je ne dis pas qu’on aurait pu sécuriser avec moins de moyens, mais le budget initial était trop faible."
Des investissements de
304 millions d’euros
ont également été réalisés pour les dispositifs antidrones, la vidéosurveillance ou encore la cybersécurité.

L’État a aussi investi
78 millions d’euros
pour compenser le manque d’agents de sécurité privée en formant de nouveaux professionnels.

Les transports ont représenté 570 millions d’euros, dont 335 millions pour la RATP et la SNCF afin d'assurer une offre renforcée.

La part de l’État et des collectivités dans la Solideo s’élève à
1,65 milliard d’euros
pour les infrastructures.

Le cas controversé de la baignade dans la Seine


Un point reste flou: la
baignabilité de la Seine
. Le projet cumule
1,4 milliard d’euros d’investissements publics
, mais seule une partie est directement liée aux Jeux, l’autre relevant d’
obligations européennes
. La Cour évalue les coûts imputables aux JO
"entre 200 millions et un milliard d’euros"
, et ne les a donc pas intégrés dans cette estimation.

Le
Cojo
conteste cette lecture. Son directeur financier, Fabrice Lacroix, juge le chiffrage
"disproportionné"
et estime que le coût réel pour les finances publiques serait
plutôt autour de deux milliards d’euros
.

Dans sa réponse à la Cour, Tony Estanguet, président du Cojo, regrette que
l’impact économique positif des Jeux
n’ait pas été pris en compte. Une critique partagée par Marie Barsacq, ministre des Sports, ex-membre du comité d’organisation.

Un
rapport plus détaillé
, thématique par thématique, est attendu
d’ici octobre
.

A lire également:




#JO 2024
#Cour des comptes
#dépenses publiques
#sécurité JO
#budget JO
#Pierre Moscovici
#Solideo
#Cojo
#ligne 14 métro
#baignade Seine
#Marie Barsacq
#Tony Estanguet