Lgo de la WRC lors Championnat du monde des rallyes FIA 2015 en Sardaigne, le 14 juin 2015.
Les pilotes de rallye contestent les amendes imposées par la FIA pour langage grossier, jugeant ces sanctions disproportionnées et opaques.
Les pilotes de rallye se sont dressés lundi contre les
"amendes exorbitantes"
imposées par la Fédération internationale de l'automobile (FIA) en cas de grossièretés, rejoignant ainsi leurs homologues de la Formule 1, également soumis à ces sanctions.
L'Association des pilotes et des copilotes – la WoRDA (World Rally Drivers Alliance) – dit
"s'interroger sur la pertinence et la validité d'une quelconque sanction",
dans une lettre signée par une trentaine d'acteurs du rallye, dont l'octuple champion du monde français Sébastien Ogier et le tenant du titre Thierry Neuville.
"De plus, les amendes exorbitantes sont largement disproportionnées par rapport aux revenus et aux budgets moyens des rallyes"
, dénonce-t-elle, s'estimant
"préoccupée par l'impression publique que ces sommes excessives créent dans l'esprit des fans, suggérant qu'il s'agit d'une industrie où l'argent n'a pas d'importance".
Ils ajoutent:
"Cela soulève également une question fondamentale: où va l'argent de ces amendes ? Le manque de transparence ne fait qu'amplifier les inquiétudes et saper la confiance dans le système."
Ces déclarations interviennent une semaine après qu'Adrien Fourmaux, signataire de la lettre, a écopé d'une amende de 10.000 euros pour avoir utilisé un langage grossier lors du rallye de Suède, épreuve du championnat du monde WRC.
Le pilote Hyundai a été sanctionné pour avoir déclaré en direct à la télévision, en anglais,
"on a merdé",
faisant référence à sa sortie de route survenue plus tôt dans le week-end. Une amende supplémentaire de 20.000 euros, assortie d'un sursis de 12 mois, lui a également été infligée.
"Une expression familière ne peut être considérée comme équivalente à une véritable insulte ou à un acte d'agression",
défendent les pilotes, exposés à des pics
"d'adrénaline"
qui ne leur permettent pas
"un contrôle parfait et systématique des émotions".
L'an dernier, la FIA avait déjà suscité le mécontentement de plusieurs pilotes de F1 et de rallye en décidant de pénaliser l'utilisation de mots grossiers lors de retransmissions télévisées. En janvier, l'instance dirigeante du sport automobile a encore alourdi ces amendes.
La WoRDA, qui
"reconnaît ses responsabilités et son engagement à collaborer de manière constructive avec toutes les parties prenantes",
dénonce
"une augmentation alarmante de la sévérité des sanctions imposées pour des écarts de langage mineurs, isolés et non intentionnels".
Les pilotes appellent à
"une communication directe et à un engagement entre le président de la FIA et les membres de la WoRDA afin de trouver une solution urgente et mutuellement acceptable".
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