Le créateur de Claude prévoit des recrutements massifs en Europe et vante les talents du continent.
Le géant américain de l’intelligence artificielle Anthropic, rival d’OpenAI et concepteur du modèle Claude, souhaite renforcer sa présence en Europe afin de soutenir l’essor de la tech du continent.
L’objectif: devenir un acteur central de l’écosystème européen de l’IA, a déclaré Mike Krieger, directeur produit d’Anthropic, à la presse depuis le salon VivaTech à Paris.
"Nous voulons être le moteur derrière certaines des plus grandes start-up de demain"
, a-t-il affirmé, ajoutant que
"beaucoup d’entre elles peuvent et devraient venir d’Europe".
Recrutements à Londres et Dublin pour soutenir la R&D
Recrutements à Londres et Dublin pour soutenir la R&D
Anthropic prévoit de recruter une centaine de collaborateurs sur le continent, notamment dans ses bureaux de Londres et Dublin, pour renforcer ses capacités en recherche et développement.
Malgré les critiques récurrentes sur l’incapacité de l’Europe à faire émerger des géants technologiques —souvent à cause de la fuite de cerveaux vers les États-Unis— Mike Krieger s’est montré optimiste, tout comme Jensen Huang, PDG de Nvidia. Ce dernier a annoncé cette semaine un partenariat avec Mistral AI et plusieurs milliards de dollars d’investissements en Europe, soulignant le
"capital intellectuel"
français et européen.
Mistral AI: un acteur européen en pleine montée
Mistral AI: un acteur européen en pleine montée
Selon Mike Krieger, Mistral AI, start-up française fondée en 2023,
"fait assurément partie des acteurs importants"
dans le domaine. Elle a récemment dévoilé un modèle de raisonnement capable de traiter des tâches complexes, une avancée technologique saluée dans le secteur.
"Je parle tout le temps à des clients qui utilisent peut-être Claude pour certaines tâches agentiques de long terme, mais qui ont aussi optimisé Mistral pour leurs besoins en traitement de données"
, a expliqué M. Krieger, estimant que ces modèles peuvent coexister de manière complémentaire.
Modèles agentiques et débat sur les risques
Modèles agentiques et débat sur les risques
Les modèles agentiques d’IA, conçus pour fonctionner de manière autonome ou semi-autonome, peuvent exécuter des tâches sur de longues durées, y compris en interagissant avec des outils comme des navigateurs Web ou des boîtes mail.
Mais ces capacités accrues suscitent aussi des inquiétudes : Yoshua Bengio, pionnier de l’IA, a récemment alerté sur le risque que ces IA agissent de manière indépendante, posant potentiellement un danger pour l’humanité.
Sécurité de l’IA: une priorité affichée
Sécurité de l’IA: une priorité affichée
"Une des raisons pour lesquelles j’ai rejoint Anthropic était la manière sérieuse avec laquelle ils abordaient cette question"
, a souligné Mike Krieger, ancien cofondateur d’Instagram. Selon lui, Anthropic travaille activement à encadrer les risques de ses IA via un système de niveaux de sécurisation.
Après avoir activé le niveau 3 pour son modèle Claude Opus 4 en mai, le groupe planche sur un niveau 4, sans préciser de date de sortie. Les ambitions sont claires : proposer d’ici 2026 ou 2027 un modèle atteignant le niveau de "génie" dans certaines tâches, conformément à la vision de Dario Amodei, PDG d’Anthropic.
"Les modèles actuels atteignent déjà un niveau de génie sur des aspects très spécifiques"
, a affirmé Krieger, tout en reconnaissant qu’ils nécessitent encore une forte supervision humaine.
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